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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 07:49

Philippe Booch est un vieux camarade du Chouan des villes. Son premier commentaire à un de mes articles fut posté le 17 juin 2009 ! Il a aussi publié ici quelques très bons articles. Le style l’intéresse, et pas seulement sous sa forme vestimentaire. Sa production photographique – Philippe Booch est photographe – témoigne de son propre style dans son domaine de prédilection. Ses clichés trahissent quelquefois son goût du vêtement, mais il est clair, alors, que celui-ci tient une place secondaire. 

Philippe Booch n’est pas un photographe de mode. Ce qui le retient avant tout, ce sont les visages dont il cherche à percer le mystère. Toute mise en scène serait dès lors nuisible. Les visages se montrent nus. Les regards aussi, qui nous fixent sans défense et se soumettent humblement à notre jugement.

 

Le sourire pare : il est un ornement et il peut être une défense. Dans notre société du toc, le sourire est un tic, une grimace. Souriez, vous êtes photographié ! Quand le petit oiseau sort, tout le monde fait semblant d’être beau, tout le monde fait semblant d’être gentil. Les visages, chez Booch, ne sourient presque jamais. Leur authenticité fait du bien. Combien de temps sourit-on dans une journée ? Face à un objectif aussi, le sourire devrait rester ce qu’il est : une exception. Qui souhaite avoir une image exacte d’une ville ne la visite pas le jour du carnaval.

Cette même exigence d’authenticité explique sans doute que le photographe ait adopté une fois pour toutes le noir et blanc. La couleur aurait été un maquillage. Le noir et blanc, servi par des éclairages travaillés, suspend les êtres dans une douce intemporalité. Les modèles ont un âge, pas les photos.

Chaque photo de Booch est une rencontre. Une rencontre entre le photographe et une personne. Une, au sens numéral. L’intimité est nécessaire au dévoilement du mystère. Exit, donc, la photo de groupe. Pour oser se manifester, le mystère a besoin de confiance. Booch, c’est visible, est en sympathie avec chacun de ses sujets. Son regard n’est jamais surplombant ou moqueur. La bienveillance fait des miracles, pourvu que le talent suive : Booch n’a pas son pareil pour transformer les défauts en singularités.

 

J’ai dit que sur les photos de Booch le vêtement tenait une place secondaire. A preuve, d’une manière plus… légère, ce genre de cliché :

 

La chambre noire est comme un puits d’où la vérité sort toute nue. Booch préfère les jeunes filles en fleur aux belles plantes épanouies.

Camarade Booch, vous vous croyez bien à l’abri derrière votre objectif. Mais, en négatif, vos portraits vous révèlent ! Vos obsessions s’y lisent. Vos modèles masculins n’ont rien de jouvenceaux. Ils sont virils. Aucun ne porte une tenue parfaite. L’élégance vous intéresse moins que la personnalité. Je partage votre point de vue : sans personnalité, l’élégance se réduit à un jeu de formes désincarnées. J’aime votre attention aux visages. Les apparences ne sont trompeuses qu’en apparence. Elles demandent à ne pas être jugées superficiellement. Les peintres, les sculpteurs, les romanciers ne nous disent pas autre chose. Les photographes non plus quand, comme vous, ils ont du talent.

 

Pour en voir davantage, cliquez ici.

 

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commentaires

P
Que dire d'autre que merci ?
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X
De très très belles photographies. (Et de bien jolies femmes aussi !)
Répondre

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