On se souvient qu'il y a trente ans, François Mitterrand « donna à la France », en la personne de Laurent Fabius, son plus jeune Premier ministre. En nommant Manuel Valls à cette même fonction, François Hollande a voulu marquer l’histoire d’une manière différente mais non moins forte et qui ne peut que réjouir les Chouans épris d’élégance que nous sommes : Manuel Valls n’incarne-t-il pas tout ce que nous aimons ? Assurément, notre nouveau Premier ministre ne ressemble en rien à ces nombreux hommes politiques au physique de représentants de commerce, tels Benoît Hamon et Benoist Apparu.
Il y a l’allure, lente, féline, racée ; les gestes, jamais saccadés, choisis avec autant de soin que les mots, parfaitement coordonnés à eux – gestes déliés et, pour ainsi dire, dansés. Rien à redire aux tenues : les costumes sont impeccablement coupés ; les cravates, les manches de chemise ou de veste, toujours à la bonne longueur.
Avec sa femme, Anne Gravoin, violoniste, 1er prix du Conservatoire de Paris, qui, pour l'amour de l'art, se produit dans les concerts de Johnny Halliday et de Charles Aznavour.
Depuis Edouard Balladur, on n’avait pas fait mieux. La coiffure rallie tous les suffrages. Fini, les mèches d’ados attardés qu’arboraient ses deux prédécesseurs !
Les cheveux sont souples, naturellement brillants ; de délicats pinceaux viennent orner le haut d’un front agréablement proportionné.
Le visage respire la bonté. Un tendre sourire l’éclaire souvent. Point d’angles vifs dans cette physionomie – mais, comme l’écrivait Verlaine, « De la douceur, de la douceur, de la douceur »… Juger sur le physique est stupide. Je le sais. Je ne peux toutefois me mettre dans la tête qu'un homme de cette apparence soit sectaire et sujet à des accès de violence. Le ramage est à l’image du visage : paroles moelleuses, phrasé onctueux, voix de miel, débit coulé…
Notre duo exécutif a de la gueule. Une fierté légitime nous envahit à l’idée qu’il nous représente à l’étranger. Quels autres duos peut-on aujourd’hui lui opposer hormis, peut-être, celui que forment ces autres parangons d’élégance, d’allure et de style que sont Poutine et Medvedev ?
Hollande et Valls : c'est tout de même autre chose que de Gaulle et Couve de Murville ou Giscard d’Estaing et Chirac…
… J’ai récemment lu sous une plume élégante et autorisée une méchante et mesquine critique de notre Premier ministre. Rien, de la pointe des cheveux jusqu’à celle des souliers, ne trouvait grâce aux yeux de ce féroce chroniqueur dont, par charité chrétienne, je préfère taire le nom. Pourquoi tant de haine et de mauvaise foi ? Ma déception, je l’avoue, a été grande et, malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à lui trouver d’excuses. A moins qu’il n'ait voulu jouer les ironistes...