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L'élégance au masculin : réflexion(s) - conseils - partis pris.

L'écusson de concorde


Les Anglais n’aiment pas qu’on s’approprie indûment les écussons et cravates aux couleurs de leurs régiments, écoles ou clubs.
Ca se comprend. James Darwen écrivait drôlement dans Le Chic anglais : « Il va sans dire que personne ne voudrait porter une cravate club à laquelle il n’aurait pas droit. Il est considéré comme normal que le membre du club offensé corrige l’offenseur avec son fouet. (…) Si vous tenez absolument à porter une cravate à rayures à Paris, le fier bleu et bordeaux des conducteurs de bus de la RATP, un corps d’élite, devrait vous suffire. » 

 

Cravates regimentals Talbott à rayures américaines (inversées)
Source : La Grande histoire de la cravate, François Chaillé

 

La casuistique nous apprend à mesurer une faute en tenant compte de l’intention de son auteur. James Darwen, anglican pur Twinings, semble ignorer ce genre de subtilité. Quel Français porte une cravate regimental dans le but de faire croire qu’il est un ancien d’Oxford ou de Cambridge ? Sa motivation est uniquement esthétique. On nous accuse d’imposture alors que nous rendons hommage ! Je dis nous car il m’arrive plus souvent qu’à mon tour d’arborer les rayures incriminées. Mais jamais sur le sol britannique : ce serait un manque de tact.

 


Dorénavant, Henry Cotton’s permet à quiconque de porter impunément des polos et des sweat-shirts décorés de l’écusson d’Oxford. Et d’Harvard. Je m’explique : les prestigieuses universités anglaise et américaine ont signé un accord de licence de trois ans avec la marque de vêtements autorisant celle-ci à utiliser leurs écussons. L’opération a une contrepartie financière : Henry Cotton’s reverse 10% des bénéfices des ventes à ses partenaires. Et comme ces royalties sont destinées aux étudiants boursiers, cette collection d’Henry Cotton’s University a été joliment baptisée : « Hello to you, my future ». (Source : Le Monde, 04/O7/2009)

Voilà comment (si nous sommes jeunes) nous pouvons arborer l’écusson d’Oxford sans prendre le risque d’être fouettés. Tout se perd, James !

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O
<br /> Ah le livre de James Darwen !... je crois qu'en la matière, on n'a jamais fait mieux. Une bible, un livre de chevet du moins, que je recommande à quiconque souhaite s'initier un peu aux arcanes du<br /> vêtement masculin. Surtout en des temps, d'ailleurs, où le nombre de "charlies" semble l'emporter sur celui des "troggies".<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Très vrai ! Un chef-d'oeuvre, aussi, d'humour britannique !<br /> Monsieur en cite des passages entiers dans son numéro 79 sans indication des références de l'ouvrage : pas très élégant !<br /> <br /> <br />
J
<br /> Ceci dit, j'ai une question:<br /> les motifs regimentals sont-ils aussi emblématique que les tartans pour les clans écossais? Ainsi, chaque motif est-il attaché spécifiquement à un club, une organisation? Et n'avons-nous que les<br /> verts de la RATP comme regimentals français?<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Excellent! Je renvoie également à la collection d'Hackett en collaboration avec le London Rowing Club ou encore le Boat Race...<br /> Sympathique article sinon!<br /> <br /> <br />
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