L'élégance au masculin : réflexion(s) - conseils - partis pris.
Les campagnes publicitaires Opel me laissent sans voix.
Il y a ce spot pour la Zafira Tourer, qui baigne dans une atmosphère anxiogène : lumière crépusculaire, bande son lancinante, volée d’oiseaux hitchcockiens et, pour finir, voix off nous ordonnant en allemand de « vivre l’automobile » avec Opel… Moi, « ça me fait quelque chose », comme le disait Giscard quand il se rappelait le bruit des bottes allemandes sur le pavé de Paris en 40.
Il y a surtout cette publicité pour la Corsa qui ne vante la « deutsch qualität » que pour mieux fustiger, par sous-entendu lourdingue, la légèreté de nos voitures « bleu-blanc-rouge ».
Renault a riposté à cette quasi déclaration de guerre avec la meilleure arme qui soit : l’humour.
Penser que la supériorité allemande puisse être auprès de Français groggy par la crise, doutant d’eux-mêmes, un argument de vente – quelle erreur... quelle Kolossale erreur !
Les communicants politiques ne sont pas plus malins. Angela Merkel assisterait, dit-on, au premier meeting de campagne de Nicolas Sarkozy. Industrialisation allemande ; croissance allemande ; pouvoir d’achat allemand : voilà ce à quoi les Français identifieront sa présence.
Le couple franco-allemand n’a de sens que si les deux parties sont de force égale. Face à Angela, Nicolas ne fait pas le poids. Lui ne s’en rend peut-être pas compte, mais les Français, eux, le savent.
A qui reniflerait dans ces lignes des relents nauséabonds de germanophobie (pour reprendre la terminologie redondante à la mode), je répondrais ceci : j’aime beaucoup les publicités inventives et décalées de Volkswagen.