L'élégance au masculin : réflexion(s) - conseils - partis pris.
Sans blague ? Certaines évidences sont parfois bonnes à rappeler : la mode est un éternel recommencement. La même roue tourne, mais elle ne charrie jamais la même terre ! Par exemple, les faiseurs de tendances revisitent régulièrement la mode des années 60. Ils adaptent, corrigent, soustraient ici, ajoutent ailleurs… afin de faire croire à une nouveauté qui n’abuse que les ignorants et les amnésiques.
Le site de « Spikeseduction » lui-même m’offre une occasion plaisante d’illustrer mon propos. Regardez ces deux photos :
Les lignes de ces deux costumes ne sont-elles pas étrangement voisines ? Plus de quarante ans, pourtant, les séparent ! Et une sérieuse différence de savoir-faire. La coupe près du corps ne souffre pas la médiocrité. Notez, sur la photo de droite, les plis en étoile qui partent du bouton boutonné, ceux qui rident l'entrejambes (c'est très gênant...) et ceux qui auréolent le genou. Au moindre mouvement, le plastron thermocollé est mis à rude épreuve ! Au contraire, sur la photo de gauche, le pantalon que porte Jacques Dutronc tombe parfaitement et l’emmanchure de la veste a été étudiée pour ne pas entraver les gestes.
« Regarder en arrière » aiguise le sens critique et éduque le goût. On comprend, dès lors, que les relookeurs dissuadent leurs clients de jeter un oeil dans le rétroviseur !
La ligne du costume Mugler (à droite) s’inspire clairement de la ligne « minet » des années 60 dont Renoma fut l’inspirateur. Les formes du cran et des rabats de poches, les coutures de revers apparentes sont des détails qui signent le costume. Et quand Mugler sort sa griffe, ça fait mal… à l’œil de l’amateur comme au portefeuille du naïf : cette plaisanterie a coûté 2000 euros au relooké. Combien a-t-elle rapporté au relookeur ?