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L'élégance au masculin : réflexion(s) - conseils - partis pris.

V'là l'beau temps, v'là l'joli temps...

Se faire le contempteur systématique des mœurs de son époque peut facilement virer à la pose. L’aigreur fatigue et rend malade. Il faut s’en prémunir. Et puis, en matière d’horreurs vestimentaires, notre décennie n’est sans doute pas la pire. Qu’on se souvienne des années 70 : cols de chemise « pelle à tarte », revers de veste surdimensionnés, cintrage mexicain, pantalons « pattes d’éléphant », bottines à talonnettes… Il n’est qu’à revoir les films de l’époque (L’Horloger de Saint-Paul, par exemple, qu’a récemment diffusé Arte) : c’est un massacre


mode-70.jpgLes années 70... Source : http://retrorigolo.blogspot.fr

 

L’élégance a-t-elle jamais conquis les rues ? On considère à juste titre les années 30 comme bénies. Le style propre à cette époque mérite en effet des louanges. Mais il ne faut pas être naïf : l’Américain moyen ne ressemblait guère à Fred Astaire ou à Cary Grant ni le Français idem à Paul Bernard ou à Fernand Gravey ! Les films documentaires  et les photos de ce temps nous montrent des costumes mal coupés dans des étoffes trop lourdes, des manteaux-armures, des chemises à col mal ajusté… Les petits chemisiers et les petits tailleurs du coin avaient la cisaille lourde !


paul-bernard.jpgPaul Bernard


fernand-gravey-jeune.jpgFernand Gravey

 

Le temps est un trieur. Mais quand les uns font œuvre salutaire de nettoyage, d’autres s’empressent de salir… Combien d’aberrations d’hier remplacées par d’autres aberrations ? Mais, aujourd’hui, j’ai décidé d’être optimiste – de regarder le verre à moitié plein et de le boire à la santé de tous mes élégants lecteurs. Cette sympathique résolution me conduit donc à vous soumettre deux listes ; l’une qui énumère quelques horreurs de passé et l’autre qui mentionne de bonnes surprises plus ou moins récentes.  A vous de critiquer, d’amender, de proposer…

Ils ont mérité notre oubli éternel :

- Le chapeau melon, le canotier, le béret étriqué.
- Le lorgnon.
- Le col cassé, le col dur, le faux col.
- Le plastron.
- Les poignets amovibles.
- Les fixe-chaussettes.
- Les guêtres.

Elles font notre bonheur :

- Les lentilles correctrices.
- La cravate de tricot.
- Les chaussettes colorées.
- Les chaussures affinées.
- Les chaussures en veau-velours.

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M
Si je puis me permettre, le col cassé, c'est l'élégance absolue...<br /> Ce n'est pas pour rien que l'on ne les porte presque plus que pour les cérémonies.<br /> Le lorgnon ça se discute en fonction du style de la personne...<br /> Certains y trouveront un moyens de se donner un côté un peu intellectuel.<br /> Le plastron, c'est très classe, je ne vois pas du tout pourquoi le bannir.<br /> Les fixes chaussettes sont comme les bretelles, des sous-vêtements: ils ne doivent pas être visible et être uniquement pratiques<br /> Franchement, c'est plus qu'utile quand on est bien habillé!<br /> <br /> Par contre, je ne dis rien sur le chapeau melon, les poignets amovibles, et les guêtres...
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H
Le fixe-chaussettes n'en demeure pas moins un accessoire indispensable à tout bon album de Lucky Luke...
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F
chouan,<br /> si il était donné à nos élégants contemporains de pouvoir voyager dans le temps afin qu'ils puissent effectuer leur pèlerinage vers les années 30, je suis certain qu'ils souffriraient plus du<br /> syndrome de la touriste japonaise découvrant la réalité de Paris et des Parisiens que du syndrome de Stendhal.<br /> si cette époque était véritablement l'acmé de l'élégance, pour reprendre votre propre expression, aurions nous connu les catastrophes qui prennent racine durant cette décennie et qui ont abouties<br /> au long et inexorable déclin de l'Europe?<br /> bref, finalement oui, vive les cravates tricot, les souliers en veau velours, les montures de lunettes en acétates, les jeans et les chinos, les cars shoes et les Persol, déclinons avec chic et<br /> désinvolture.
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L
<br /> <br /> "Déclinons avec chic et désinvolture" : je retiens !<br /> <br /> <br /> <br />
X
Il m'arrive souvent de me demander, lorsque je traverse les rues d'une grande ville, comment un tel mépris de l'élégance peut être affiché aussi ostensiblement. Il suffit de porter une cravate<br /> correctement nouée, une veste correctement coupée et une paire de chaussures, pour être automatiquement repéré et parfois même moqué.<br /> La véritable élégance, celle qui s'accorde au caractère d'un homme, à son allure et à sa grâce, est si rare et si fascinante, qu'elle déclenche automatiquement les pires réactions chez le vulgaire.<br /> Je parle ici d'une élégance de dandy, et non de celle que l'on retrouve chez tous ces adeptes du "bespoke" qui aiment tant s'afficher sur les "blogs" et autres "tumblr". Cette élégance, fascinante<br /> et envoûtante, que l'on retrouve chez les êtres exceptionnels et beaux, n'existe plus.<br /> Je n'oserais pas écrire sur l'élégance féminine. Une seule photographie de Catherine Deneuve jeune et vêtue de cette superbe robe noire au col claudine suffit à m’émoustiller...<br /> Voici une très belle citation de Vladimir Nabokov que l'on m'a envoyé récemment :<br /> <br /> « La couleur d’un credo, d’une cravate, des yeux, des pensées, des manières, des propos, est assurée de rencontrer quelque part dans le temps ou dans l’espace l’hostilité fatale d’une populace qui<br /> hait cette teinte particulière. Et plus l’individu est brillant, plus il est près du bûcher. Etranger rime toujours avec danger. Le doux prophète, l’enchanteur dans sa grotte, l’artiste révolté,<br /> l’écolier différent des autres, tous partagent le même péril sacré. »
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U
Cher Chouan, je suis presque toujours d'accord avec vous, mais... Pourquoi oublier le chapeau melon et le canotier ???<br /> Amitiés élégantes
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L
<br /> <br /> Impossible pour moi de trouver élégant le melon.<br /> <br /> <br /> Quant au canotier, il sied très bien aux enfants. Après... Et puis, il m'évoque trop l'ambiance guinguette dont je ne suis pas très friand.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
F
Oui, comme le dit JeanJazz, pour les habits habillés les cols...<br /> <br /> Une partie des « à oublier » figure sur ce dessin hilarant de Tryphon Tournesol exécutant sa célèbre démonstration de savate : http://i.imgur.com/lwcwEyG.jpg<br /> <br /> Le lorgnon, oui, mais le monocle c'est dommage. Les guêtres, oui, mais un patronage les rappelant sur les chaussures est esthétique je trouve.<br /> En revanche je ne regrette pas les coupes de pantalon vraiment trop larges qui donnent l'air d'un zouave.
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L
<br /> <br /> Oui, JeanJazz a raison ! A dire vrai, je ne pensais pas aux "habits habillés" quand j'ai dressé ma liste ! J'aurais dû être plus précis.<br /> <br /> <br /> <br />
R
Ils ont mérité notre oubli :<br /> - Les dessous en laine<br /> <br /> Ils contribuent à notre bonheur :<br /> - Les laines fines (sans tomber dans certains excès)<br /> - Les thermocollants (pour les chemises)<br /> - Le tannage minéral du cuir<br /> - Internet et ses pépites
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J
Ont-ils mérité notre oubli éternel ?<br /> Le col cassé : n'est-il pas indispensable lorsqu'à la jaquette est associée une lavallière ?<br /> Le plastron : est-il possible de s'en passer lorsque l'on porte un smoking ?<br /> <br /> Ces deux éléments ont tendance à être oubliés pour la simple raison que les habits de cérémonie n'existent quasiment plus. Si jadis les circonstances imposaient régulièrement un dress code<br /> (jaquette pour un mariage, smoking pour un cocktail, l'habit pour un bal...), aujourd'hui, la norme est de ne respecter aucun code. C'est à déplorer.<br /> Essayons, nous autres, de ne pas enterrer ces bonnes traditions. Quand la société accepte encore que l'on s'habille selon un code, ne le bafouons pas, profitons-en !<br /> <br /> Quant au faux-col, sachant qu'il résulte d'un mécanisme invisible, pourquoi l'oublier ? Il a deux avantages : laver la chemise sans user le col (que l'on lave séparément), alterner plusieurs styles<br /> de cols avec la même chemise (l'avantage est surtout pécuniaire).
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