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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 06:57

Les manifestations anti-mariage homo ont rempli nos rues de gens que, d’ordinaire, on ne remarque pas – car discrets par nature, disséminés dans les foules, invisibles dans les médias.


manif-pour-tous-foule-def.jpg

 

Pris de court par ces rassemblements denses, durables et répétés, le pouvoir a multiplié les signes de nervosité : présence disproportionnée des forces de l’ordre ; gazages lacrymogènes tous azimuts ; sous-estimation systématique du nombre des manifestants ; trucage de photos ; interpellations abusives pour port du sweat « Manif pour tous » ; condamnation d’un « anti » à deux mois de prison ferme, peine assortie d’un mandat de dépôt…

Deux France se sont fait face. Une guerre des consciences a eu lieu. Les libertaires de tout poil ont vu se dresser devant eux leurs adversaires de toujours : les tenants de la tradition. Une tradition millénaire, nourrie de catholicité.

Car il ne faut pas s’y tromper : le pire ennemi du pouvoir actuel, ce n’est pas l’UMP (qu’à l’occasion il soutient sous le prétexte commode du « front républicain »); ce n’est même pas le Front national (« Il n’y avait pas en France de menace fasciste (…) L’anti-fascisme n’était que du théâtre », Lionel Jospin, 2010) ; non, l’ennemi principal du pouvoir actuel, c’est la religion catholique (« On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique », Vincent Peillon, 2008).

Les images ont parlé. Elles ont démenti les discours. Au lieu de la France obscurantiste et moyenâgeuse annoncée, c’est une France joyeuse, multicolore et bien élevée qui a défilé. Les chaînes d’information en continu ont interrogé des jeunes filles qui ont osé prononcer des mots comme idéal, espérance, sens à donner à sa vie. Des jeunes filles bien dans leurs ballerines et belles comme le jour. Les jeunes garçons qui les accompagnaient avaient fière allure dans leurs pantalons aux teintes vives.


manif-pour-tous-copie-1.jpeg

 

A côté, la France « black, blanc, beur » de 1998 – dite pourtant multicolore – avait l’air bien terne, et les « antifas », sortis pour l’occasion de leurs souterrains séjours, ont fait trembler tout le monde dans leurs tenues de nuit.


antifas-copie-1.jpg"Antifas"

 

En 1998, les médias ont vu ce qu’ils voulaient voir. Aujourd’hui, ils se sont tus sur ce qu’ils ont vu. Mais le choc des images a eu lieu : la France des « Manifs pour tous » était belle à regarder. Une France à faire venir les touristes du monde entier !

« Une France BCBG, bourgeoise et conformiste », rétorqueront les grincheux qui jugeront mon enthousiasme abusif et déplacé. Sans doute n’auront-ils pas complètement tort. Mais l’abus de Le Quesnoy me semblera toujours plus digeste que l’abus de Groseille !

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commentaires

U
Bonjour Monsieur,<br /> <br /> je passais par ici, découvrant votre blog, sentant bien en filigrane de vos interventions que nous n'étions pas d'accord sur nos idées. Article après article, j'apprécie toutefois votre style, et<br /> j'apprécie vos références.<br /> Et puis, là. Las ! Je n'irai pas plus loin. Je ne peux cautionner ces propos, ces amalgames faciles, ces confusions volontaires et répétées comme des tâches rouge sang sur un drap blanc.<br /> <br /> Tant pis, tant mieux ! Notre idylle fut de courte durée.
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M
L'érratique visiteur que je suis a eu du mal à apprécier ce billet, qui me semble user d'une facilité dans le propos inaccoutumée pour ce blog. Je ne partage pas vos convictions - ce n'est pas<br /> maintenant que je le découvre -, mais comprenant la position d'un catholique et d'un tenant des traditions, je trouve cet article défend mal vos positions et qu'il est grossièrement ficelé.<br /> <br /> Je passe rapidement sur l'accumulation de faits - à mon goût un peu rapide et trop stylisée - dans le propos d'introduction (dont certains sont largement traités ailleurs sur la blogosphère :<br /> http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/06/24/Bref-commentaire-sur-lrsquo%3Baffaire-ldquo%3BNicolasrdquo%3B), pour faire une remarque, sur ce qui me semble être hors-de-propos (ou comme diraient nos<br /> jeunes - même les catholiques - du "WTF") :<br /> que font nos antifas et la France "black, blanc, beur" dans cet article, maladroitement placés en face ("à côté" dites-vous, mais ce n'est pas ce que laisse penser la structure de l'article) des<br /> anti-mariage homo ?<br /> Les antifas, comme leur dénomination l'indique clairement, sont le pendant opposé aux groupes fascites et doivent donc être placés face à ces derniers ; quant aux "black, blanc, beur" de la France<br /> de 98, c'est un agrégat dont l'existence ne peut être détachée de celle des musulmans maghrebins de France, dont les convictions et les traditions sont pourtant loin d'être en faveur du mariage<br /> homosexuel.<br /> <br /> Enfin, concernant vos espoirs sur une jeunesse catholique bien élevée et représentante d'un idéal, il me semble malheureusement que cela est un doux rêve. Pour avoir côtoyé une frange de cette<br /> jeunesse, elle ne me semble pas moins décadente et plus digne d'espoir que celle qui serait justement décadente - pour soutenir le mariage homosexuel ou pour n'en avoir cure, notamment. Néanmoins,<br /> cela est avis bien personnel et il se peut que je n'ai pas rencontré la bonne de cette jeunesse (où donc se cacherait-elle?).<br /> <br /> De façon générale, je trouve que cet article est une idéalisation absurde (veuillez m'excuser) du mouvement, qui tranche par rapport aux analyses auxquelles vous nous avez habitué (dont je partage<br /> bon nombre, disons-le).<br /> <br /> <br /> Votre serviteur,<br /> Monsieur V
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L
<br /> <br /> Que la polémique engendre la polémique, c’est de bonne guerre !<br /> <br /> <br /> Quoi vous dire ?...<br /> <br /> <br /> - que j’ai écrit un court billet d’humeur et non un article de fond ;<br /> <br /> <br /> - que la référence aux « antifas » ne me paraît pas du tout hors de propos vu qu’ils étaient bien présents – en chair, en os et en tenue noire – lors des manifestations auxquelles, dans<br /> ma ville, j’ai pris part, nous traitant de fascistes - la police nous protégeant heureusement de leur haine ;<br /> <br /> <br /> - qu’un jeu de sens (facile, je veux bien) à partir du mot « multicolore » justifie ma mention de la « France Black, Blanc, Beur » ;<br /> <br /> <br /> - que, oui, le soulèvement d’une certaine jeunesse contre le mariage gay m’a fait vibrer d’espérance ; l’avenir dira si, pour citer Montherlant (!), j’ai été « trop sensible aux pépites<br /> de bien » et si « l’impression qu’elles m’ont faite m’a abusé sur leur nombre ».<br /> <br /> <br /> Libre à vous, enfin, de juger mon tout petit billet « grossièrement ficelé », « facile » et témoignant d’une « idéalisation absurde ».<br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Trop tard !
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V
Je découvre cet article ..consternant.<br /> J'ai pris un certain plaisir à vous lire depuis quelques mois même si je discernais parfois, au détour de vos propos, une posture de vieux réac distingué.<br /> Là, vous devenez vulgaire.<br /> Je ne vous lirai plus.<br /> Dommage<br /> Vincent
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U
Bonjour,<br /> <br /> J'aimerai préciser trois choses:<br /> <br /> 1. Tout d'abord, les anti ont étrangement découvert la violence des CRS... qu'ils avaient eux même réclamée au travers de la politique sécuritaire d'un Sarkozy qu'ils avaient, pour la plupart, élu.<br /> Sauf que oh! découverte! on ne peut pas forcer un cordon de CRS sans se faire gazer?! Je ne les plaindrai pas, d'autre y ont droit sans même montrer le moindre signe d'agressivité. Mais bon, ces<br /> sales gauchos, qui s'en soucie? C'est pas la même chose quand on devient soi-même la cible étrangement. D'un coup certains trouvent (découvrent?) l'Etat trop autoritaire, alors même qu'ils le<br /> trouvaient trop "mou" quand il s'agissait d'autres.<br /> <br /> 2. Ne parlez pas des antifas sans les connaître. C'est mon cas, j'en fais même partie. Vraiment, que savez vous d'eux à part ce que les médias vomissent? Les juger en filigrane d'une critique<br /> vestimentaire est, je trouve, particulièrement éxécrable.<br /> <br /> 3. Le FN aussi a une image colorée ces derniers temps... Avec la manif pour tous et les veilleurs, soyons tranquilles, la haine de l'autre est élégante! Oui la haine de l'autre: à chaque<br /> contre-manifestation, veilleurs et anti nous on craché au visage et ont vomis des immondices sexistes, homophobes et transphobes sans s'en cacher. Et allez demander aux homosexuel-les s'ils ne se<br /> sont pas sentis insultés par ces manifestations. Qu'on ne vienne pas me faire croire que la recrudescence des agressions homophobes et transphobes n'a pas un lien avec ces derniers évènements.<br /> <br /> Je ne vous lirais plus. Faire une pseudo critique politique qui ne dit pas son nom, renvoyer deux groupes dos à dos avec pour but clair d'en descendre un et ce, en se basant sur le seul critère de<br /> l'élégance vestimentaire... Mais après tout, les uniformes SS n'étaient-ils pas aussi élégants? Peut être devrions nous nous en inspirer, visiblement, l'élégance vestimentaire est aussi un signe de<br /> moralité et d'altruisme.<br /> <br /> Je ne vous félicite pas, et trouve cet article extrèmement vulgaire pour quelqu'un se réclamant d'une forme d'élégance intellectuelle.
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J
Pendant une seconde j'ai cru être sur Nouvelles de France.<br /> Étrange.
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N
Vous parlez de lois "consacrant la décadence" et je me demande bien ce que vous entendez par décadence. Ce n'est tout de même pas un commentaire sur l'homosexualité, n'est-ce pas ?
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L
<br /> <br /> La décadence suppose la transgression d’une morale dominante. La morale judéo-chrétienne a, jusqu’à peu, imposé chez nous sa domination. Ceux qui s’y réfèrent<br /> encore peuvent à juste titre qualifier de « décadentes » certaines licences et inversions.<br /> <br /> <br /> Ce que ceux-là nomment « décadence », d’autres, pour qui il est urgent de liquider cet héritage moral, le nommeront « progrès » ou<br /> « épanouissement » - termes antonymes du premier. Le mariage gay a été l’occasion d’une confrontation entre ces deux points de vue inconciliables.<br /> <br /> <br /> Certaines pratiques sexuelles sont traditionnellement liées à l’imaginaire décadent. L’homosexualité en fait partie. Les œuvres des auteurs dits<br /> « décadents » de la fin du XIXe en témoignent amplement ; je pense, notamment, aux romans d’un Catulle Mendès.<br /> <br /> <br /> Une certaine imagerie homosexuelle a réutilisé à son propre compte la confusion homosexualité-décadence. Je ne saurais démêler ce qui appartient  alors à la revendication transgressive, à la recherche du scandale, au détournement parodique, etc. Cette confusion est à l’œuvre chez<br /> des réalisateurs comme Visconti ou Fassbinder ; on la retrouve – utilisée à des fins commerciales – dans des clips pro-gay, ou encore dans l’esthétique Gaypride.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Oh Chouan, merci !<br /> Je n'ai pas grand chose à ajouter, mais c'est un merci sincère du fond de mon cœur (soit il païen !).<br /> <br /> Bien à vous.
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A
Une bien belle chouannerie! Bravo!
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E
Bien vu Le Chouan!<br /> Avez vous remarque que le mouvement des Veilleurs a choisi comme mode d'action de donner à voir et à entendre du beau? Le combat est en effet culturel et il n'y a nul mépris ni condescendance dans<br /> ce mouvement mais au contraire de la bienveillance pour ses adversaires .<br /> Amicalement<br /> Erwan
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L
<br /> <br /> Oui. Entendre des jeunes gens dire de grands et beaux textes donne de l'espoir !<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
F
Bravo cher Chouan.<br /> Je vous ai toujours tenu en très haute estime. Là vous excellez.<br /> Et tant pis pour la vieille pensée soixante-huitarde confite dans son conformisme bourgeois, toute de noir vêtue. Ses éructations fielleuses contre la jeunesse catholique ne traduisent qu'un combat<br /> d'arrière garde qu'elle a déjà perdu. Sans doute le sait-elle dans son for intérieur. L'Espérance contre le désespoir d'une société matérialiste a son crépuscule.<br /> Rembarre !
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J
Cher JN,<br /> <br /> Très honoré de votre réponse à la fois convaincue et empreinte de bienveillance. Je suis prêt à vous suivre pour dire que les manifestations anti mariage homosexuel ont vu triompher une variante de<br /> l’homo festivus, bien qu’un peu moins expressive dans le genre que la gay-pride… Qui peut échapper à ces formes « d’expression » aujourd’hui ? Je dois admettre aussi avoir lu un peu trop vite votre<br /> première réaction à l’article du Chouan et le passage de ce que vous appelez la « fin de la mission historique » de l’Eglise avec l’entrée dans la révolution industrielle. D’une certaine manière,<br /> je pourrais vous rejoindre sur cette vision si elle ne me semblait bien trop matérialiste - et par là probablement bien simpliste - pour expliquer les changements de société en Europe. Si votre<br /> explication était indiscutable, alors la révolution industrielle aurait dû précéder la déchristianisation. Or, l’histoire montre plutôt que c’est l’inverse qui s’est produit (mais je ne conteste<br /> pas que la révolution industrielle ait aggravé les choses, moins en elle-même évidemment que par ses conséquences en matière de passage de sociétés de la frugalité à des sociétés de surabondance en<br /> biens de consommation). La déchristianisation des élites a commencé bien avant la révolution industrielle. On peut en trouver les premiers balbutiements au bas Moyen Age, puis avec l’Humanisme et<br /> les grandes découvertes, enfin avec les «Lumières ».<br /> <br /> Or, ce que je voulais dire, c’est justement que les Lumières françaises se singularisent en Europe par leur caractère bien plus antireligieux, anticlérical, voire franchement matérialiste et athée.<br /> On ne retrouve pas cela - à un tel degré en tout cas - dans l’enlightenment anglo-saxon ou dans l’aufklärung d’outre-Rhin. C’est en ce sens que l’Eglise s’est retrouvée obligée de se défendre<br /> durant de longues décennies, jusqu’aux lois de séparation, puisque tout l’édifice révolutionnaire et républicain restera marqué de ces présupposés du siècle passé, chose que l’on ne retrouve pas<br /> chez nos voisins. Mais je veux bien admettre en même temps que dans un pays comme la France, où l’on a plus qu’ailleurs peut-être le goût des débats d’idées, pays à la fois peu marqué par la<br /> diversité religieuse et où le catholicisme, par son caractère unifié, centralisé et hiérarchisé, offrait de plus grandes capacités de résistance aux idées nouvelles, les conditions d’un choc<br /> violent étaient réunies.<br /> <br /> Il n’empêche, le protestantisme n’est pas non plus le cadre rêvé pour l’expression de la « modernité » et de la « tolérance ». C’est une affirmation il est vrai très classique en France, assez<br /> convenue finalement. Elle est répétée inlassablement depuis que les philosophes du XVIIIe ont eu souci de se procurer des arguments anti-catholiques et anti-monarchiques. N’avez-vous jamais songé à<br /> reconsidérer de près la fameuse « tolérance » dont on vantait l’Angleterre à l’époque ? Son promoteur, John Locke, en excluait soigneusement tous les non protestants, qu’ils soient catholiques,<br /> juifs, agnostiques, athées, libertins,… Tous ont dû payer au prix fort leurs choix de conscience. Faut-il rappeler que les catholiques anglais n’ont eu accès à la vie politique qu’en 1829 ! Qu’ils<br /> n’ont pu accéder aux grandes universités qu’en 1864 !! Que les dernières restrictions à leur entière citoyenneté ne sont levées qu’en… 1926 !!! Quant à écrire que « la République s’est construite<br /> paisiblement en terre protestante, avec l’accompagnement de l’institution religieuse, et on voit aujourd’hui encore que dans ces pays, l’élargissement du mariage aux homosexuels n’a posé aucun<br /> problème », observez un instant les Etats-Unis : le protestantisme y est le fer de lance de la contestation du mariage homosexuel. Tout est plus complexe qu’on ne voudrait le croire.<br /> <br /> Quelque chose me dit que nous pourrions continuer ce petit débat fort longtemps, sans jamais nous mettre d’accord. Cela me serait bien agréable d’ailleurs, appréciant votre argumentaire comme votre<br /> respectueuse et directe franchise. Je suis hélas bien plus ennuyé vis-à-vis du Chouan, ayant tendance à pervertir et dévoyer son blog. Mais peut-être pas autant qu’on ne pourrait le croire puisque<br /> c’est certainement grâce à lui qu’existe un des très rares lieux où il est possible d’échanger, partager et débattre - y compris sur des thèmes sensibles – sans sombrer dans l’insulte, l’anathème,<br /> le mépris ou la violence verbale. C’est si rare sur la toile qu’on ne saurait trop le remercier.<br /> <br /> Bien à vous,<br /> <br /> JLS
Répondre
L
<br /> <br /> Je suis au contraire très heureux que mon blog, à la thématique apparemment si légère, ait donné l’occasion d’une dispute de cette qualité. Vos points de vue sont en effet inconciliables. Dans<br /> ces conditions, combien, à votre place, auraient succombé, pour reprendre les mots de JLS, «  à l’insulte, à l’anathème, au mépris » ?<br /> <br /> <br />  Je ne voudrais pas relancer le débat – deux remarques tout de même :<br /> <br /> <br /> - L’ « homo festivus » façon Manif pour tous n’était pas « triomphant » ; il était tactique. Le principal apport de Frigide Barjot (je ne<br /> pardonnerai jamais à cette dame d’avoir choisi un pseudo qui oblige celui qui le prononce à être vulgaire), venue du groupe « Jalons », a été celui-là.<br /> <br /> <br /> - J’aimerais que JN nous précise, s’il le souhaite, ce qu’il entend lorsqu’il dit que « la révolution industrielle a fourni à l’homme de nouveaux moyens plus agréables de patienter<br /> jusqu’à la mort ».<br /> <br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Cher Chouan, je vous rejoins dans votre refus d'une société marchande ou tout serait nivelé et gris au nom de l'"égalité", et du business.<br /> <br /> "La différence n'est pas une injustice, elle est la possibilité d'une communion."
Répondre
J
Cher JLS,<br /> Merci de votre réponse détaillée. Mais vraiment, relisez ce que j’ai écrit : nos prémices sont systématiquement les mêmes, mais nous arrivons à une conclusion opposée.<br /> <br /> J’ai bien précisé plus haut que cette « mission historique » est en Europe finie depuis la révolution industrielle (ce qui n’est pas le cas partout dans le monde). Il se trouve seulement dans le<br /> clergé et ailleurs quelques nostalgiques qui ne s’en sont pas rendus compte. Et quand Nietzsche dit après d’autres que « Dieu est mort », c’est avant tout parce qu’il a été remplacé. Par « l’homo<br /> festivus, le RSA et la télé » d’après vous, plutôt par l’accumulation d’après moi, le but étant toujours le même : lutter contre le vertige du vide. Et je m’aventure même jusqu’à prétendre que dans<br /> les centaines de milliers de personnes qui ont défilé contre le mariage gay, bon nombre ne doivent plus vivre la religion que comme un folklore dispensable, et « l’homo festivus » que vous dénoncez<br /> s’y est montré triomphant.<br /> <br /> Enfin concernant l’évolution comparée de la rationalité en terre catholique et protestante, nous partons là encore des mêmes observations. La République s’est construite paisiblement en terre<br /> protestante, avec l’accompagnement de l’institution religieuse, et on voit aujourd’hui encore que dans ces pays, l’élargissement du mariage aux homosexuels n’a posé aucun problème.<br /> Mais en écrivant que « l’Eglise s’est défendue, tout simplement, contre l’esprit laïcard, étroit et sectaire » vous inversez l’Histoire. Si la République a dû et devra demain demeurer combattante<br /> en terre catholique, c’est bien parce que le clergé arcbouté sur ses privilèges s’est dressé contre la quête de liberté et d’égalité du peuple. Ne vous en déplaise, c’est la République qui a dû se<br /> défendre, et non l’inverse, comme le montre le contre-exemple protestant. Historiquement le culte de l’être suprême, la laïcité et toutes les pseudo-religions républicaines ont été construites en<br /> réaction, pour lutter contre une aspiration respectable mais incapable de ne pas déborder violemment de la sphère privée. Pour me résumer crûment, que la religion soit restée à sa place comme l’ont<br /> fait les protestants, et jamais personne n’aurait eu idée de parler de laïcité. Mieux, les républicains seraient peut-être même restés chrétiens…<br /> <br /> Et puisque décidément Nietzsche est convoqué dans notre discussion, pourquoi ne pas conclure en citant Le Livre du philosophe : « L'histoire et les sciences de la nature furent nécessaires contre<br /> le Moyen Âge : le savoir contre la croyance. Contre le savoir nous dirigeons maintenant l'art : retour à la vie ! ».<br /> Amicalement<br /> JN
Répondre
X
« Et nous voyons vivre, dans la chrétienté actuelle, une génération gâtée, fière, et lâche pourtant, arrogante mais sans ressort, qui se laisse administrer de temps en temps ces bons principes<br /> consolatoires, sans même savoir au juste si elle en usera quand la vie lui sourit, et qui s’en scandalise aux heures de détresse quand il appert qu’au fond leur indulgence se dérobe. » - Søren<br /> Kierkegaard
Répondre
J
Pour réponse aussi courtoisement qu’il se peut à JN, pensez-vous sincèrement que « L’Eglise en France comme dans le monde s’est fixée pour mission historique le maintien des hommes dans<br /> l’obéissance » ? Dans ce genre de formulation n’y aurait-il pas entre autres:<br /> <br /> - Confusions quant à savoir qui « obéit » vraiment à quoi ? En 2013, en France, l’Eglise et les chrétiens cherchent à exercer clairement leur liberté de parole, rien de moins, mais rien de plus, là<br /> où les idéologies antichrétiennes qui s’acharnent à reformater la société française s’avancent souvent de façon sournoise et hypocrite, derrière les paravents imparables du « droit à », de « ma<br /> liberté », « mon choix » ou du « puisqu’ils s’aiment », etc. Au total, et même si votre formule avait un sens véritable, j’ai du mal à voir comment l’Eglise pourrait « maintenir les hommes dans<br /> l’obéissance », alors que sa parole est perpétuellement tronquée, déformée, biaisée, caricaturée, ridiculisée à longueur de « reportages » médiatiques. L’oligarchie bien-pensante et ses médias me<br /> semblent autrement plus déterminés de nos jours à maintenir les Français dans l’obéissance ; une obéissance de surcroît inconsciente, indolore et confortable, les cervelles étant stérilisées grâce<br /> à l’homo festivus, le RSA et la télé : « Je viens d’un monde où l’on ne peut pas parler ; j’arrive dans un monde où l’on peut tout dire et cela ne sert à rien » avait déjà dit Soljenitsyne en<br /> passant le rideau de fer.<br /> <br /> - Confusion historique : entre l’époque où l’Eglise était en France religion d’Etat et situation présente, où le catholicisme est une religion parmi d’autres, dont le « pouvoir » (si l’on ose<br /> employer ce terme) n’est plus que spirituel et où tout est fait pour qu’il soit absolument inaudible.<br /> <br /> - Donc confusion entre époque où pouvoir temporel et pouvoir spirituel étaient beaucoup plus proches (quoique déjà distincts dans le monde chrétien) qu’ils ne le sont aujourd’hui puisque la<br /> séparation est un principe accepté par tous, y compris les catho (sauf peut-être parmi quelques tradi de Civitas, je vous l’accorde, mais ils ne représentent pas grand-chose). Peut-on comparer le<br /> pouvoir ecclésiastique médiéval (d’ordre éventuellement temporel aussi bien que spirituel) avec le pouvoir temporel du Vatican en 2013 ? C’est anachronique et c’est surtout grotesque. Vous qui vous<br /> dites « nietzschéen », vous vous sentez donc obligé d’obéir à l’enseignement de l’Eglise ? Moi qui suis catho, je me sens parfaitement libre d’être dans l’Eglise ou de la quitter. Etrange, non<br /> ?<br /> <br /> - Confusion entre modalités des progrès de la « rationalité moderne » en pays catholique et en pays protestant : en pays protestant, l’affirmation de la rationalité moderne s’est faite dans la<br /> religion, alors qu’en France, la rationalité moderne (Lumières, positivisme…) s’est construite contre le religieux. Et c’est en ce sens que parler du « combat répété de l’Eglise contre la<br /> République au XIXe siècle » est pour le moins hasardeux, sinon polémique ; l’argument se retourne aisément : l’Eglise s’est défendue, tout simplement, contre l’esprit laïcard, étroit et sectaire<br /> des disciples de celui qui voulait « écraser l’Infâme », quant à eux parfaitement droits dans leurs bottes pour manier un laïcisme promu nouvelle religion d’Etat. Encore au début du XXIe siècle, il<br /> suffit de lire les ouvrages de certains ministres… Quant à leurs circulaires affirmant vouloir « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités », je vous laisse apprécier leur conception,<br /> saine, neutre et impartiale de la laïcité. Jules Ferry doit se retourner dans sa tombe.<br /> <br /> En toute amitié,<br /> <br /> JLS
Répondre
J
Cher Chouan, merci de ce billet bien envoyé. Et tant pis pour les grincheux !
Répondre
P
« gazages lacrymogènes tous azimuts ; sous-estimation systématique du nombre des manifestants ; trucage de photos » mais oui, c'est entièrement faux mais c'est normal dans une dictature<br /> trotsko-maçonnique...<br /> Je vous trouve bien mesuré, n'avez vous pas été choqué par « cette violence inadmissible et monstrueuse des forces de l’ordre, envoyées comme des escadrons de la mort par le gouvernement français<br /> contre les familles françaises, contre le peuple français. Forces de l’ordre qui n’ont pas hésité sur ordre du ministre de l’Intérieur, monsieur Manuel Valls, à gazer des enfants jusque dans leurs<br /> poussettes ! ». La France est « entre les mains de véritables dictateurs, qui n’hésitent plus à gazer les enfants comme dans les pires régimes de l’Histoire ».<br /> En tout cas ces gens là n'étaient pas « bien élevés » les gens bien ne donnent pas de fausse identité ni ne se rebellent face aux forces de l'ordre ni ne sont haineux envers des gens qui ne leurs<br /> ont rien fait.
Répondre
S
Je prends plaisir à vous visiter (habituellement) et si vos "partis pris" ne sont généralement pas les miens, ils ont l'avantage d'être défendus avec une plume alerte et plaisante. Là , j'ai la<br /> nausée... Cette France "bien élevée" que j'ai croisée à Lyon n'avait que des crachats et des insultes à la bouche. "Multicolore" ? Ah bon... Et je veux croire que la référence du titre au "noir" ne<br /> fait que référence aux tee-shirt des antifas et pas à la france de "98"...<br /> Bref, j'espère avoir mal lu, mal compris... Ce ne serait qu'un article maladroit, mal écrit... Pas si grave donc... A oublier...Le temps nous le dira...
Répondre
J
Cher Chouan,<br /> En rappelant que l’Eglise, en France comme dans le monde, s’est fixée pour mission historique le maintien des hommes dans l’obéissance, dont la preuve la plus flagrante est son combat répété contre<br /> la République au XIXème siècle contrairement à ce qui s’est passé dans les pays protestants, je pense avoir été bien moins caricatural que vous-mêmes prétendant que c’est « la France bien élevée »<br /> qui a défilé sous les bannières roses et bleus, que les anti étaient mieux habillés que les pro, ou encore que les adultes poussant devant les caméras leur progéniture sous les gaz pour provoquer<br /> les gros titres de la presse n’étaient que de « paisibles parents ». Tout au plus aurais-je dû préciser que cette mission de l’Eglise a peu à peu pris fin en Europe avec la révolution industrielle,<br /> qui a fourni aux hommes de nouveaux moyens plus agréables de patienter jusqu’à la mort. Vous le voyez, mes références sont moins chez Péguy que chez Nietzsche et plus encore Dostoïevski, ce qui<br /> explique notre désaccord.<br /> Mais de grâce, convenez avec moi que l’on peut être anticlérical et porter du tweed, républicain et adorer les carreaux fenêtres, voter à gauche et partager avec Jean d’Ormesson le fétichisme de la<br /> cravate tricot marine. Ou bien serais-je l’exception ?<br /> Amicalement<br /> JN
Répondre
L
<br /> <br /> Désolé de vous decevoir, cher JN, mais à vous voir habillé comme vous le dites, quiconque jugerait sur les apparences parierait que vous êtes un homme de droite !<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Cher Chouan,<br /> <br /> <br /> Pourquoi ne pas avoir tenté une comparaison entre les manifestants pro-mariage et les manifestants anti-mariage ? Cette comparaison se serait ainsi inscrite dans une certaine logique : après la<br /> confrontation des idées, la confrontation des styles et des allures.<br /> <br /> Pourquoi ce saut dans le temps pour aller titiller la France « black, blanc, beur » qui par ailleurs englobait la « France bien élevée », à moins que cette France là ne compte pas d'amateurs de<br /> football dans ses rangs.<br /> <br /> Cordialement
Répondre
L
<br /> <br /> Cher DL,<br /> <br /> <br /> Oui, j'aurais pu aussi comparer les manifestants anti avec les participants de la Gay-pride !...<br /> <br /> <br /> Pourquoi la référence à la "France black-blanc-beur", ode au métissage et au multiculturalisme ?<br /> <br /> <br /> A cause du mot "multicolore".<br /> <br /> <br /> Le métissage - cliché Benetton et cliché tout court - gomme les contrastes au profit des nuances. Et moi, j'aime bien les contrastes.<br /> <br /> <br /> "Dans un siècle, les différences génétiques entre les populations seront plus faibles qu'aujourd'hui", dit, dans un récent numéro du Monde Culture et Idées, le biologiste<br /> Bertrand Jordan, qui, en homme bien de son temps, se croit obligé d'ajouter "et c'est plutôt une bonne chose".<br /> <br /> <br /> Où quand, bizarrement, les différences ne sont plus des richesses !...<br /> <br /> <br /> <br />
T
Ce billet, vous ne l'aviez pas prévu.<br /> <br /> Je ne vous rejoins pas sur l'ensemble de vos dires, mais je vous trouve sincèrement courageux d'aborder un sujet si délicat, et d'autant plus lorsqu'il est depuis moult mois "traité" (et de quelle<br /> manière ?!) sur "la Toile", afin de servir une pensée propre sur une alliance pouvant paraitre comme paradoxale entre jeunesse et tradition.<br /> Les inepties, d'où qu'elles viennent, dégoulinent depuis fort longtemps sur le sujet du "Mariage pour Tous".<br /> <br /> Tout cela n'étant même pas le point d'orgue d'une année brisant une certaine convenance amicale et raffinée sur ce blog (je vous prie de ne rien y voir de péjoratif), car deux ou trois articles<br /> "officiels" restent à publier si mes calculs et mon suivi sont corrects.<br /> <br /> Afin de me plier aux us et coutumes de ce lieu de partage, une citation aristotélicienne:<br /> "La surprise est l'épreuve du vrai courage."
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B
"Car finalement, l’Eglise a toujours été du côté des puissants, et n’a jamais promu l’espérance que pour maintenir le troupeau dans la soumission. "<br /> <br /> On ne serait pas un peu dans le cliché, là, tout de même ? (et c'est un athée qui parle)
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J
Cher Chouan,<br /> Excusez si l’admiration que vous témoignez à cette jeunesse dorée semble à d’autres yeux bien naïve. Vous n’avez voulu voir que les drapeaux bleus et roses flottant au vent quand les CRS ont eu à<br /> faire à une foule tout aussi noire vêtue que les antifas, je parle bien sûr de ces nombreux groupuscules d’extrême droite noyautant la manifestation et qui n’ont probablement que faire de toutes<br /> ces belles valeurs « éternelles » que vous défendez.<br /> Excusez si un observateur plus ou moins impartial a été davantage impressionné par des parents modèles poussant leur progéniture sous les gaz lacrymogènes et les matraques des gendarmes mobiles,<br /> plutôt que par l’élégance « d’une France joyeuse, multicolore et bien élevée » : on est alors en droit de se demander s’il vaut mieux avoir pour parents deux êtres de même sexe qui s’aiment plutôt<br /> que des individus de ce genre qui déclarent sans vergogne devant les caméras que c’est là « l’école de la vie ».<br /> Excusez encore que l’on puisse lire vos billets traitant de l’élégance avec bonheur et rester froid devant les mots d’idéal et d’espérance qui nous ont toujours apparu synonymes de résignation. Car<br /> finalement, l’Eglise a toujours été du côté des puissants, et n’a jamais promu l’espérance que pour maintenir le troupeau dans la soumission. Permettez que parfois le troupeau se révolte.
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L
<br /> <br /> Cher JN,<br /> <br /> <br /> Excusez-moi de ne pas confondre les innombrables (… au sens strict du terme !) manifestants anti-mariage gay avec les quelques méchants extrémistes qui ont tenté de se mêler à eux pour la<br /> plus grande joie de médias avides de déconsidérer un mouvement si contraire à leur conformisme idéologique.<br /> <br /> <br /> Excusez-moi d’avoir été moins choqué par des parents paisibles, venus manifester pour la défense de la famille traditionnelle avec enfants et poussettes, que par des gendarmes mobiles jouant, sur<br /> ordre, inconsidérément de leurs matraques et de leurs bombes lacrymogènes.<br /> <br /> <br /> Excusez-moi de ne pas souscrire à une vision caricaturale de l’Eglise « alliée des puissants » alors même que cette Eglise est moquée, humiliée, piétinée pour tenir un discours<br /> d’exigence et pour rappeler, avec Péguy, que la vraie liberté pour l’homme n’est pas de faire ce qu’il veut mais « ce qu’il doit ». Permettez que les chouans parfois se révoltent.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Bonsoir monsieur,<br /> Vous avez glissé sur la crotte de chien du manichéisme et vous n'aimez pas les chaussettes de couleur.<br /> Comment peut-on ?<br /> Indéfectiblement vôtre,<br /> BV
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X
Peut-être suis-je trop pessimiste, mais je ne vois hélas, aucun signe encourageant pour l’avenir. Ces manifestations demeurent toutefois nobles et utiles, mais ce côté pacifiste et bon enfant<br /> m’agace. La révolte violente est certes triste et regrettable, mais lorsque qu’une élite décadente et satanique souhaite bouleverser toute une civilisation et la détruire, l’opposition violente<br /> devient alors plus que nécessaire. Il faut comprendre que ces élites œuvrent sans relâche pour instaurer un chaos, une décadence généralisée. Les manifestations pacifiques sont utiles et<br /> pertinentes lorsque le camp adverse entend, compatit et comprend la colère de ces dernières. Nous n’avons aujourd’hui, plus aucun lien existant qui relie le peuple à son État. Président et<br /> ministres ne se contentent que de suivre un calendrier déjà écrit. La « tiédeur » proposée, rencontre en face d’elle une véritable machine de guerre. Le martyr est un homme digne et sublime, mais<br /> une société à tout autant besoin de lutteurs réels et déterminés. Que l’on soit croyant ou non, les hommes et les femmes qui nous gouvernent aujourd’hui ont eux, des idées très claires, une<br /> détermination sans faille pour arriver à leurs fins. Cette énième loi consacrant la décadence ne sera pas la dernière, soyez en sûr. Félicitons nous alors de cette réaction, même pacifique et<br /> tiède, mais gardons à l’esprit que cela ne suffira bientôt plus. Le suicide de Dominique Venner a été, je pense, un signe fort et extrêmement noble. Malheureusement, ce genre d’acte ne résout rien<br /> et simplifie même horriblement la tâche à ses adversaires. Mon opposition à ce lobby gay n’a pas été réelle et forte. Je reste un adolescent qui fulmine en silence, partagé entre la résignation<br /> pessimiste et la volonté bouillante de prendre les armes. Le monde attend L’Apocalypse.
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L
<br /> <br /> Je vais aggraver mon cas et citer... Sylviane Agacinski qui, opposée au mariage gay et envisageant de participer à une "Manif pour tous", a répondu à ceux de son camp qui s'étonnaient de sa<br /> position : "L'important n'est pas de savoir qui on rejoint mais au nom de quel principe on parle." <br /> <br /> <br /> Et, pour me faire pardonner, cette autre citation, signée Bernanos : "L'espérance est une détermination de l'âme et sa plus haute forme est le désespoir surmonté." <br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Bof ! On aurait sûrement pu trouver des contre-exemples amusants à vos propos (les caricatures à la Cabu ne manquaient pas dans les cortèges des anti) - vos propos me font d'ailleurs<br /> irrésistiblement penser à la formidable adaptation du "Journal d'une femme de chambre" par Buñuel, diffusé le 1er juillet sur ARTE - c'est la parfaite image de cette France "empreinte de<br /> catholicité" ("Il y a caresse...et caresse"). Cela étant dit, et malgré un certain tropisme que vous ne cachez pas toujours, j'apprécie vos billets, et notamment les portraits d'écrivain : pensez à<br /> Octave Mirbeau !
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X
Les attaques que subit aujourd'hui le catholicisme ne sont que des coups de feu sur un cercueil déconfit. Ces manifestations contre le "mariage pour tous" ne m'ont pas soulevé le cœur ni même ému,<br /> mais, je dois le dire, consterné. La défense de la religion que beaucoup de manifestants ont récupérée pour l'occasion, n'est qu'une image morte. Je ne vois aucun idéal défendu mais plutôt les<br /> soubresauts d'un catholicisme bourgeois qui ne se limite qu'à un crucifix en pendentif et à quelques visites à l'Eglise. Qu’il est regrettable de s’apercevoir que la religion n’est désormais plus<br /> qu’un moyen, une arme inoffensive que l’on utilise sans convictions. Ces manifestants, attachés comme ils le disent au message du Christ et à un idéal, devraient se pencher sur l’instauration de la<br /> laïcité dans un pays à priori catholique comme la France. Ils devraient s’interroger également aux positions idéologiques de nos ministres francs-maçons comme Vincent Peillon qui déclarait « que<br /> l’on ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique ». Il ne s’agit pas de manifester mais de se révolter jusqu’à la mort. Un idéal de ne se défend pas avec des drapeaux<br /> bleus et roses ni avec des manifestations pacifiques. Ce catholicisme de façade, défendu par des millions de manifestants, a été renversé par un minuscule lobby gay. L’idéal religieux ne se défend<br /> pas le dimanche, dans la rue, en chantant des slogans. Les lieux Saints continuent d’être profanés par une bande de dégénérées ukrainiennes que l’on relâchera sans conséquences et tous les «<br /> catholiques » continuent d’accepter pacifiquement de tels crachats. Cela me fait penser aux dernières lignes d’une analyse du Procès d’Orson Welles : « Avec Le Procès, Welles ne se contente pas<br /> d’évoquer un système étatique déshumanisé, aveugle et agissant de loin : il pointe la lâcheté et l’impuissance des êtres humains qui, ne s’y opposant pas résolument, se condamnent à en payer le<br /> prix. »<br /> <br /> Nous pourrions citer également un passage du Désespéré de Léon Bloy :<br /> <br /> « Le christianisme, qui n'avait su ni vaincre ni mourir, fit alors comme tous les conquis. Il reçut la loi et paya l'impôt. Pour subsister, il se fit agréable, huileux et tiède. Silencieusement, il<br /> se coula par le trou des serrures, s'infiltra dans les boiseries, obtint d'être utilisé comme essence onctueuse pour donner du jeu aux institutions et devint ainsi un condiment subalterne, que tout<br /> cuisinier politique put employer ou rejeter à sa convenance. On eut le spectacle, inattendu et délicieux, d'un christianisme converti à l'idolâtrie païenne, esclave respectueux des conculcateurs du<br /> Pauvre, et souriant acolyte des phallophores.<br /> Miraculeusement édulcoré, l’ascétisme ancien s'assimila tous les sucres et tous les onguents pour se faire pardonner de ne pas être précisément la volupté, et devint, dans une religion de<br /> tolérance, cette chose plausible qu'on pourrait nommer le catinisme de la piété. »<br /> <br /> La France bien élevée ne s’habille peut-être pas en noir, mais elle continue de se rendre chaque jour un peu plus à son enterrement…
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L
<br /> <br /> Vos préventions contre le « catholicisme bourgeois » sont aussi les miennes. Je juge toutefois certains de vos propos très exagérés. Par exemple, je ne dirai pas, avec vous, que les<br /> manifestants ont « récupéré la défense de la religion pour l’occasion ». La tiédeur, pour le coup, fut le fait de l’épiscopat – peu enclin à (se) manifester et débordé par<br /> sa base ! Passons sur les petits drapeaux bleus et roses et le langage gnangnan déversé par les hérauts les plus médiatiques de la « Manif pour tous ». Relevons plutôt les<br /> signes d’espérance que ces mouvements inattendus ont révélés : présence d’une jeunesse belle et intelligente ; résistance particulière de la France à une énième loi consacrant la<br /> décadence.<br /> <br /> <br /> Le martyre est un saint idéal. Mais, dites-moi, quelle(s) forme(s) concrète(s) votre opposition au « minuscule » et néanmoins tout-puissant lobby gay a-t-elle prise(s) ?<br /> <br /> <br /> <br />
T
Très bel article digne d'un Chouan!<br /> Depuis le temps que je l'espérais....<br /> <br /> <br /> <br /> Chouan en avant! Par st Denis, par st Jean!
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O
Ton côté chouan certainement ( pour la dernière phrase) je vis en belgique ou la religion catholique est très présente dans les gestes quotidien ( partage, aller vers l autre, ouverture d esprit et<br /> acceptation de son prochain quelque et ca quelque soit la classe sociale) et pourtant le mariage est pour tous, l insémination y est légale. La France n a plus d éthique religieuse et les seuls qui<br /> l ont sont ces catholiques bourgeois et reac d ou une mauvaise vision de la réalité de vivre ensemble mais bon j ai suivi les conseils d' un certain président je l aimais pas je l ai quitté.
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T
Bonjour Monsieur,<br /> <br /> Arriver de France en Belgique, je peux vous dire qu'en Belgique la religion catholique n'est nulle part et le progressisme partout. Vous associer la religion catholique au partage, à l'ouverture et à la fraternité comme malheureusement beaucoup de soi disant catholiques belges qui n'ont su garder que ces valeurs du catholicisme, et ma foi c'est bien maigre et ne suffit pas loin de là pour se dire catholique...

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