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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 20:09

Un vrai jeu de massacre : avec le retour des beaux jours, nous remisons la plupart de nos atours. A quoi risque de se réduire notre tenue ? A une chemise, à un pantalon, à des chaussettes, à des chaussures. C’est tout. Prétendre à l’élégance avec si peu de choix relève de la gageure. Mais cette rareté, plutôt que de nous désoler, doit, au contraire, aiguiser  notre art. L’erreur est interdite.

Une seule règle : des matières légères, des formes rigoureuses, des couleurs en harmonie.


LA CHEMISE ET LE PANTALON

- La chemise ne sera portée sur le pantalon que si elle a été coupée à cette fin (veiller au cintrage et à la longueur) ;


Ralph Lauren

 

- Pas d’audaces douteuses dans le choix des couleurs : du bleu – du clair au foncé -, du rose, du blanc pour la chemise ; éviter le rouge – commun -, les beiges – ils font un sale teint - ; du blanc ou du beige pour le pantalon. Fantaisies permises : des rayures pour la chemise, du rouge ou du bleu clair pour le pantalon.

- Eviter l’addition de ces fantaisies (chemise à rayures + pantalon de couleur vive). Les chouans ne fréquentent  pas Saint-Tropez.

- Le jean est possible ;

- Les poignets de la chemise pourront être retournés ; c'est même recommandé.

- On ne déboutonnera jamais la chemise au-delà du deuxième bouton. Le ridicule tue. Bernard-Henri Lévy est mort pour tous les élégants ;

 

Bernard-Henri Lévy


- Le polo en piqué fera l’affaire s’il est à manches longues (les manches courtes sont inélégantes) et parfaitement ajusté. On pourra en remonter légèrement les manches et, si son âge le permet, le col ;

- Le polo ne sera jamais glissé dans le pantalon ;

- A impérativement proscrire : le polo à rayures et, bien sûr, le tee-shirt.

 

LES CHAUSSETTES 

Leur choix sera fonction du reste de la tenue ; 

- De possible couleur vive dans le cas d’une combinaison chemise + pantalon beige ou blanc – à assortir avec la couleur de la première ; de couleur neutre dans le cas d’une combinaison chemise + pantalon coloré.

 

LES CHAUSSURES 

A choisir avec une extrême attention ; 

- Elles seront marron – du clair au foncé – et brillantes ;

- Le veau-velours est fortement conseillé, surtout de couleur gold ;

- On réservera le nubuck blanc aux tenues estivales.

 

Crockett & Jones

 

LES ACCESSOIRES 

Rares, ils auront une importance capitale ;

 - La ceinture s’accordera avec la couleur des chaussures ; sa boucle avec celle du métal de la montre ;

- Point besoin que cette boucle aide votre enfant, qui apprend son alphabet, à se mettre dans la tête la huitième lettre ;

- On pourra choisir une ceinture tressée ;

- La montre : évidemment très belle. Sportive ou habillée. La seconde solution a ma faveur : sa distinction rejaillira sur toute votre tenue. Le prix ne doit pas être un problème : on trouve des montres vintage – plus belles que la plupart des montres neuves – à des prix abordables.

   

Tank, Louis Cartier

 

Quels que soient nos goûts, nous aurons de grandes chances d’être élégants ce printemps si nos tenues concilient légèreté, netteté, fraîcheur.

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 19:03

Connaissez-vous Le Système Bruant ?

 

 

Aristide Bruant était un célèbre artiste de cabaret du XIX° siècle, mais il est passé à la postérité pour une autre raison.  Son nom restera à jamais attaché à un détail vestimentaire qui fut son étendard et qu’une affiche de Toulouse - Lautrec a immortalisé : son écharpe rouge.

Qu’est-ce donc que Le Système Bruant ? Le principe en est simple. Votre mise peut être banale, mal pensée, vous la faites oublier par un accessoire voyant. Pour que le résultat soit à la hauteur de vos espérances, vous portez constamment cet accessoire, au point qu’on finira par vous identifier à lui. C’est ça Le système Bruant, un minimum d’effort pour un maximum d’effet.

Certains, très paresseux, ont chipé à Bruant non seulement son système mais aussi son accessoire. Et, comme lui, ils le nouent sur un fond noir pour mieux le faire flamboyer. Des noms ? François Mitterrand naguère, Pierre Rosenberg (ancien directeur du Louvre), Jean-Pierre Azéma (historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale), Christophe Barbier (directeur de L’Express) aujourd’hui.

 

  Christophe Barbier

 

Le rouge et le noir… Des réminiscences d’ordre artistique entrent dans l’attirance pour ces deux couleurs : Lautrec pour la peinture, Stendhal pour la littérature ; on se souvient aussi du gilet rouge arboré par Gautier lors de la bataille d’Hernani ou de la lavallière sang de bœuf qu’affectionnait, parce qu’elle tranchait sur son habit sombre, le dandy Baudelaire. Entre initiés cultivés, on se reconnaît à des signes… 

En affichant la couleur, on affiche ses prétentions et sa vanité. Attiré par le lainage éclatant, l’œil du quidam – qui n’a rien demandé – remonte fatalement vers le visage de celui qui le porte : c’est le but.

 

  François Mitterrand

 

 

  Pierre Rosenberg


L’homme élégant n’aura que mépris pour un procédé aussi grossier. Ses fantaisies sont discrètes, variées et passagères : un nœud papillon aujourd’hui, des chaussettes de couleur demain… Sa mise est remarquable en ce qu’elle n’a pas été conçue pour être remarquée.

L’élégance, c’est l’harmonie. Qu’un détail prenne trop de place et le tour est raté…

Tout  le contraire, en somme, du Système Bruant.

 

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 21:46

Steve Mac Queen : de l'allure et de l'élégance


Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, "élégance" et "allure" ont des similitudes : "Avoir de l’allure : avoir un air de distinction, d’élégance. Elégance : grâce, distinction, aisance dans l’allure, les manières, l’habillement." Ces termes, pour moi, recouvrent des réalités distinctes. Le dictionnaire  des synonymes est plus précis :"Allure : se dit de la manière de porter son corps en marchant, de la manière d’aller. Elégance : se dit d’une sorte d’agrément qui ressemble assez à la grâce, si ce n’est que celle-ci est souvent un don de la nature, et l’autre un résultat de l’art." 

L’allure se travaille moins que l’élégance. Elle découle, à mon avis, de quatre facteurs principaux. D’abord, la taille. On imagine mal un homme petit avoir de l’allure. Deuxième facteur : la minceur. L’obésité est l’ennemie de l’allure. Elle rentre dans le sol quand l’allure est oiseau. Troisième facteur : la lenteur. Où l’on touche à une autre acception du mot allure : "Façon plus ou moins rapide de se mouvoir". A mon sens, l’allure n’est jamais vive – mais lente, délicieusement lente. Quatrième facteur : une sorte d’unité  qui, au premier coup d’œil, singularise, caractérise, distingue. Qui a de l’allure s’impose ; qui a de la prestance en impose.

L’élégance  - le dictionnaire le dit – est "le résultat d’un art". L’homme élégant se remarque par le soin qu’il porte à sa mise. Il sait s’habiller. Il connaît les règles et se fait un devoir de les respecter. En cela, il se distingue du dandy qui met son orgueil à parer sa différence d’un habit d’excentricité. Il a le sens du beau. C’est un esthète. Son goût est sûr. S’il invente, c’est presque malgré lui, comme par accident. Il peut être petit, il peut être enrobé. Il n’a jamais l’air pressé. L’élégance, comme l’allure, impose un tempo moderato.


Philippe Noiret : de l'élégance, pas d'allure.

On peut avoir de l’allure sans être élégant ; on peut être élégant sans avoir de l’allure.

Illustrons :

Acteurs :

Fred Astaire : une élégance extrême, une allure moyenne (petit et fluet, peu consistant) ;

Cary Grant : de l’élégance et de l’allure ;

José-luis de Villalonga : de l’élégance et une grande allure.

Steve Mac Queen : de l’élégance et de l’allure (le voir et le revoir dans " L’Affaire Thomas Crown ") ;

Philippe Noiret : de l’élégance (parfois discutable), aucune allure.

Hommes politiques :

De Gaulle : de l’allure (ou plutôt de la prestance), pas d’élégance ;

Pompidou : une certaine élégance, pas d’allure ;

Giscard d’Estaing : une certaine allure, pas d’élégance ;

Mitterrand : ni élégance ni allure ;

Chirac : ni élégance ni allure (la haute taille ne suffit pas) ;

Sarkozy : ni élégance ni allure ;

Balladur : de l’élégance, pas d’allure ;

De Villepin : de l’allure, pas d’élégance (un gâchis !)


Dominique de Villepin : de l'allure, pas d'élégance

 

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 12:19

L’élégance classique est faite de règles et de codes qui peuvent sembler contraignants. Il en va de l’art de se vêtir comme de l’art tout court : on avance – ou on croit avancer – en repoussant les limites, voire en les transgressant. De « grands élégants », qui maîtrisaient parfaitement les conventions, ont eu, parfois, la tentation de s’en libérer. Certains de leurs gestes ont été concertés, l’inattention en explique d’autres. Les exemples sont connus : Edouard VII, déboutonnant le dernier bouton de son gilet après, dit-on, un repas trop copieux, et, une autre fois, le même, gêné par la boue qui salissait son pantalon, retroussant celui-ci et inventant ainsi le revers ; Gianni Agnelli, portant sa montre au-dessus du poignet de sa chemise, déboutonnant les boutons de sa button down collar, inversant la longueur des pans de sa cravate ou faisant sortir celle-ci de son gilet ;

 

 

Fred Astaire, nouant un foulard en guise de ceinture, osant des chaussures en daim avec un costume croisé ; le duc de Windsor alliant, lui, les chaussures en daim brun foncé avec un costume bleu, boutonnant le bouton du bas de son costume croisé à quatre boutons, associant chemise à carreaux et pantalon en tartan avec cravate Paisley et chaussettes Argyll

     

 

L’histoire n’a pas retenu le nom du premier homme qui prit son pull-over pour une écharpe (c’était sans doute par un soir de printemps, il faisait beau, on était au bord de la mer…), ni celui du premier qui noua le sien autour de la taille.

On peut trouver dans la mode actuelle des traits qui ressortissent à la même logique. A ce jeu, les jeunes sont les plus forts. Ils contournent avec aisance les règles qu’ils connaissent. Ainsi glissent-ils leur pull dans le pantalon ou font-ils ressortir de celui-ci un seul pan de leur chemise. Ceux des banlieues ont expérimenté toutes les façons de porter la casquette : enfoncée jusqu’aux yeux, posée au sommet du crâne, à l’endroit, à l’envers, retournée sur la doublure, de biais, visière remontée, abaissée…

Au résultat, qu’en est-il de toutes ces tentatives ? Pour juger, il faut avoir à l’esprit, je crois, deux critères – le critère esthétique et le critère pratique. Une dose de subjectivité est inhérente au premier. Pour ma part, la cravate portée sur le gilet ou le pull ou la cravate aux pans inversés me laissent songeur. Je connais des retraités, qu’on ne saurait confondre avec des esthètes, qui pratiquent ce genre de fantaisies ; il faut dire qu’ils ne s’appellent pas « Agnelli » et que leur visage évoque plus la trogne que le beau masque du patricien.

 

 

Le mélange des carreaux façon Windsor engendre une gêne visuelle comparable à celle que procure un tableau de Vasarely. Si l’on remplaçait la tête du duc par celle d’Achille Zavatta, parlerait-on encore d’élégance ?

 

 

Le dernier bouton du gilet défait, le revers au pantalon ont, en revanche, un impact visuel intéressant. De même, la chaussure en daim brun foncé alliée à un costume bleu. Des touches de décontraction sont ainsi introduites qui ne nuisent pas à la cohérence de la tenue. Le pull-over sur les épaules répond au critère de l’utilité – mais répond-il au critère esthétique ?

L’écart avec la norme a plus de chance de passer à la postérité, je pense, s’il n’est pas volontaire ou accompli pour lui-même. Notre modernité a fait de la rupture son dogme. Prenons garde toutefois de réduire le style aux transgressions des règles. On risquerait alors de verser dans l’outrance ou de succomber à un conformisme à rebours qui ne serait pas moins discutable que l’autre.

Racine, apôtre de la norme, n’a pas moins de style que Hugo, qui s’en est fait l’adversaire.

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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 17:30
Ces décideurs ... bien décidés à combattre la couleur :

Politique :


Sarkozy


Affaires :


Bernard Arnault


Architecture :



Jean Nouvel


Design :



Philippe Stark


Mode :



Armani


Communication :



Séguéla


Média :



Ardisson
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17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 23:11

                           « La démocratie, c’est couper les têtes qui dépassent », Cocteau.

 

 

Le comte Robert de Montesquiou par Giovanni Boldini

 

Le vestiaire masculin n’a pas attendu la crise pour connaître l’appauvrissement. Le manteau long, la veste d’intérieur, le gilet de costume, le chapeau, la casquette, les gants, la cravate, le nœud papillon, le foulard, la pochette, les bretelles… tendent à disparaître ou ont déjà disparu. Et je passe sur l’épingle à cravate, la canne, les boutons de manchette…

L’évolution est naturelle. Faire régulièrement le ménage relève de l’hygiène élémentaire. Les exigences de la vie moderne sont passées par là. La voiture a raccourci le manteau et fait tomber le chapeau ; le chauffage central a rendu obsolète l’usage de la robe de chambre et de la veste d’intérieur ; la société des loisirs a ringardisé les tenues dites « sport » de naguère ; la forte tendance à l’égalitarisme a rendu difficile - voire dangereux – le port d’accessoires ostentatoires.

Une question toutefois se pose : comment se fait-il qu’en ces temps d’individualisme forcené les ressources vestimentaires se soient à ce point taries ? Et je ne dis rien (pour ne pas être taxé de monomanie) de l’abandon de la couleur au profit du gris et du noir. Les fabricants ont beau mettre en avant la « personnalisation » que les moyens modernes permettent – voir, à des prix abordables, les chemises et costumes en demi-mesure -, on ne touche qu’à des détails : ses initiales brodées au niveau du quatrième bouton de la chemise, des boutonnières qui fonctionnent sur les manches des vestes… « Soyez vous-même », « Montrez qui vous êtes », « Vous êtes unique » : autant d’injonctions médiatiques qui sont démenties par le spectacle de la rue. Partout le même homme grisâtre, aux vêtements sans formes et aux chaussures avachies.

L’originalité passe rarement le seuil de la maison. On ose, chez soi, des tenues intéressantes, mais, quand il s’agit de sortir avec, on se dit que ce n’est pas possible – et on renfile vite fait l’uniforme passe-partout qui n’appellera sur lui aucun commentaire.

Bien qu’individualiste – et à un point extrême -, notre société ne souffre pas la singularité des personnes. Son conformisme petit-bourgeois est sans fond. Résister à sa pression requiert courage et audace. Alors, chouannons !

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 13:38

Une idée pour la journée :

 

Richelieus Aubercy


Asseyez-vous sur un banc d’une rue passante.

Concentrez votre attention sur les chaussures des hommes.

Précaution indispensable : ne tentez l’expérience que si vous vous sentez moralement en forme.

A la première nausée, fuyez !

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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 09:45

Aux vitrines des bijoutiers, les montres en acier, en or gris, en platine ont les meilleures places. Celles en or de couleur leur ont laissé la vedette. Les plus curieux auront remarqué que ce sont les montres « grises » qui ornent la majorité des poignets des stars médiatiques. Carla n’a-t-elle pas offert à Nicolas une discrète Patek Philippe en or gris ?

 

 

Dans les magazines spécialisés, le phénomène se retrouve : disant cela, je n’apprends rien aux passionnés de belles mécaniques. Le cadran noir a fait, ces dernières années, une percée inédite, et l’on a redécouvert la montre militaire que de nombreuses marques ont décliné en versions plus ou moins réussies. Le phénomène a atteint son apogée avec la montre dite « fantôme » - montre intégralement noire, au cadran de laquelle déchiffrer l’heure devient une complication

 

 

 

Volonté de discrétion ou snobisme exacerbé ? Cette mode, en tout cas, offre un bel exemple d’understatement : on se reconnaît entre soi à la montre que l’on porte, grise et noire, toute noire, invisible aux yeux du profane, mais chère, tellement chère… Le profane viendrait à en apprendre le prix qu’il s’étranglerait :

« Hein ?... acheter si cher une montre pareille ? » 

Autrefois, on achetait une montre en acier faute de moyens ou pour accompagner une tenue « sport ». La faveur récente pour la tenue noire a changé la donne : avec du noir, une montre en or jaune ou rose ferait clinquante, marchand de tapis… Au contraire, portez une Reverso en acier montée sur un bracelet sombre et vous serez chic.

 

Les adeptes du décalage opteront pour une botérienne Luminor Paneraï, conçue à l’origine pour être portée par-dessus la tenue de plongée. N’oubliez pas, si vous êtes marié, d’accorder le métal de votre alliance à celui de votre montre. Si vous n’avez pas le choix, ôtez votre alliance : il vaut mieux prendre ce risque auprès de votre femme que de commettre une impardonnable faute de goût. 

Avec les tweeds et les couleurs, le choix d’une montre en or jaune ou rose s’impose. L’acier et les autres ors feraient ternes et pauvres. Si votre peau est claire, l’effet serait redoublé. La mode suit le mouvement des aiguilles. « La treizième revient… C’est encore la première ! » 

Les dictatures sont mortelles. Guettons la mort du noir au cadran de nos montres préférées !

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14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 18:13


La mode reflète l’air du temps. En cette période de morosité, le noir domine. Dans la rue, à la télévision, les hommes portent l’uniforme : costume sombre en tissu froid, chemise blanche, cravate noire ou pastel, chaussures noires. L’élite même est touchée : avez-vous remarqué que la garde-robe de notre président tendait à un minimalisme quasi fanatique ? A peine distingue-t-on un rien de fantaisie dans le choix de la chemise (parfois à rayures, parfois rose ou bleu très clair…), invariablement portée avec des cravates très sombres en soie nattée. Quelle tristesse et quelle régression ! Que l’on songe à l’inventivité d’un Fred Astaire dans les années 30, n’hésitant pas à porter des vestes de tweed bleu lavande, jouant en virtuose avec les formes, les motifs et les couleurs ! Plus près de nous, il y eut Philippe Noiret. Son goût était moins sûr que celui de son indépassable prédécesseur (il succombait quelquefois au travers "antiquaire"), mais, au moins, avait-on affaire à un connaisseur. Ses trouvailles, quand il était inspiré, suscitaient étonnement et envie d’imiter.





Les plateaux de TV montrent des aréopages de « men in black ». La cravate est de plus en plus souvent abandonnée, notamment par les hommes politiques. Ainsi ouverts, les cols de chemise perdent toute utilité et tout esthétisme. Pourquoi pas des passants sans ceinture, des œillets sans lacets ? Si l’on veut supprimer la cravate, qu’on supprime aussi le col de chemise fait pour elle ! Et qu’on aille en tee-shirt ras de cou… porté , évidemment, sans veste car – tout se tient - le col de la veste a été conçu, dessiné, pour poser sur un col de chemise.

On ôte la cravate sous prétexte de décontraction sans se soucier une seconde des conséquences désastreuses que ce geste entraîne.


Choisir ses vêtements est, pour l’homme qui prétend à l’élégance, un plaisir du matin ou, s’il est prévoyant, un plaisir du soir. Il aime se laisser guider par son humeur, le temps, le lieu, ses activités du jour… Toutes les couleurs, toutes les fantaisies lui sont permises. L’expérience me fait dire – en paraphrasant le célèbre Cornélius Agrippa de Nettesheim – qu’en matière d’habillement tout va avec tout mais pas n’importe comment.
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