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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 06:30

Dandy : mot galvaudé. Mot à la mode – ce qu’un dandy n’est jamais. Tel ne fut pas toujours le cas : au début du XIXe siècle, dandy désignait un jeune homme assez vide, se distinguant peu ou mal du fashionable – hormis qu’il ajoutait à son obsession de l’apparence un mépris du savoir vivre. Stendhal dans De l’amour, publié en 1822 : les dandies sont « des espèces de jocrisses qui ne savent que bien mettre leur cravate et se battre avec élégance au Bois de Boulogne. » Chateaubriand, évoquant dans les Mémoires d’outre-tombe le fashionable en 1822 : « (Il) devait offrir au premier coup d’œil un homme malheureux et malade ; il devait avoir quelque chose de négligé dans sa personne, les ongles longs, la barbe non pas entière, non pas rasée, mais grandie un moment par surprise, par oubli, pendant les préoccupations du désespoir, mèche de cheveux au vent, regard profond, sublime, égaré et fatal ; lèvres contractées, en dédain de l’espèce humaine ; cœur ennuyé, byronien, noyé dans le dégoût et le mystère de l’être. » Balzac dans le Traité de la vie élégante, publié en 1830 : « Le dandysme est une hérésie de la vie élégante… En se faisant dandy, un homme devient un meuble de boudoir, un mannequin  extrêmement ingénieux qui peut se poser sur un cheval ou sur un canapé, qui mord ou tète habilement le bout d’une canne ; mais un être pensant ?... jamais. »

C’est Barbey d’Aurevilly et Baudelaire qui donneront au dandysme ses lettres de noblesse. Avec eux, le dandysme se nimbe de spiritualisme. L’habit n’est plus une fin mais un moyen. On le charge de matérialiser l’invisible. Barbey écrit dans Du dandysme et de George Brummell, publié en 1845 : « Les esprits qui ne voient les choses que par leur plus petit côté, ont imaginé que le dandysme était surtout l’art de la mise (…) c’est cela aussi ; mais c’est bien davantage. Le dandysme est toute une manière d’être (…). » Baudelaire renchérit dans un chapitre du Peintre de la vie moderne, publié en 1863 : «  Le dandysme n’est (…) pas, comme beaucoup paraissent le croire, un goût immodéré de la toilette et de l’élégance matérielle. Ces choses ne sont pour le parfait dandy qu’un symbole de la supériorité aristocratique de son esprit. » La conception du dandysme fixée par Barbey et Baudelaire n’a plus cessé de prévaloir. La littérature qu’on a consacrée depuis au sujet est abondante mais on y chercherait en vain une théorie nouvelle.

Le dandy est un être à part. Selon sa personnalité, il cultivera l’invisibilité d’un Brummell ou l’excentricité d’un Wilde. Dans les deux cas – ou porter des vêtements dont la sophistication raffinée se dérobe aux yeux du profane ; ou attirer l’œil par des tenues excentriques -, l’objectif est le même : tenir le commun à distance.

Dandy et dandysme : nos magazines – de mode et les autres – mettent ces mots à toutes les sauces. Leur sens importe peu. Ce qui compte, c’est le chic qui s’en dégage. Et l’on se croit chic à son tour en les utilisant. Parmi les perles du dandysme que je me suis amusé à collectionner, en voici deux – de culture... ou d'inculture. François Busnel, à propos de Régis Debray : « Il y a là une manière d’être au monde qui fait de Debray un authentique dandy : il stylise la vie, il joue avec le langage (1). » Christophe Barbier, à propos du père de Nicolas Sarkozy : « (…) aristocrate libertaire, flamboyant égoïste, séducteur impénitent tiré à quatre épingles, pli de pantalon et sourire impeccables, cambrure vigilante de danseur et pupille incandescente de dandy (2). »

On a tôt fait de sacrer « dandies » des personnalités qui n’en sont pas. En voici quelques-unes désignées par ce terme.

 

marc-guyot.jpg   Marc Guyot

 

massimiloan.jpgMassimiliano Mocchia di Coggiola. Ecrivain et historien d'art. (Rose Callahan)    

 

cedric-viliani.jpgCédric Viliani. Mathématicien. Médaille Fields 2010.

 

alexandre-boulet.jpgAlexandre Boulet

 

    fabrizio.jpgFabrizio. Habitué du Sartorialist

 

Je précise que ces hommes ne prétendent pas tous au titre. Ne les connaissant pas, ignorant les raisons qui président à leurs choix vestimentaires, je me cantonnerai à quelques propos généraux.

- Le port d’un accessoire ostensible et anachronique – la lavallière par exemple- ne suffit pas à faire d’un homme un dandy.

- Réduire le dandysme à un souci exagéré de la toilette, c’est revenir à la conception négative qu’on en avait au début du XIXe et faire comme si Barbey et Baudelaire n’avaient pas traité du sujet. Non, le dandy n’est pas une poupée parée de vêtements étranges et précieux. Le modeux est peut-être l’héritier du gommeux. Mais, à coup sûr, il n’est pas un dandy.

- Un dandy n’a que faire de la reconstitution historique. Il n’est pas un pasticheur et encore moins un parodiste. Il ne se costume ni ne se déguise : il s’habille. Quand Barbey commande en 1885 une redingote à la mode de 1830, c’est par fidélité à son style, adopté dès sa jeunesse. Mais ce nostalgique du XIIIe féodal ne sortit jamais en heaume et en cotte de mailles !

- Le dandysme est une manière d’être faite d’indépendance, d’ironie, d’impassibilité. Le dandysme, c’est l’unicité. Là où il n’y a pas une puissante personnalité, il ne peut y avoir de dandysme.

Peut-on encore être dandy ? «  (…) la marée montante de la démocratie, qui envahit tout et qui nivelle tout, noie jour après jour ces derniers représentants de l’orgueil humain et verse des flots d’oubli sur les traces de ces prodigieux mirmidons », a écrit Baudelaire. Sauf à admettre – comme on voudrait nous le faire croire – que la démocratie libérale signe la fin de l’histoire, il est permis d’espérer que le dandysme n’est pas mort. Mais qui sont et où sont les « prodigieux mirmidons » miraculés du tsunami (3) ? 

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1. L'Express, n° 3064.
2. Ibidem.

3. Sur le sujet, on peut aussi se reporter à ce billet.

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 07:23

Entendu sur Europe 1 le 05/10/2011 : « Quelle tendance pour l’homme cet hiver ? » Réponse de la journaliste spécialisée : « La barbe, le cardigan et, très important, les accessoires : le foulard, la casquette, le chapeau. » Vous voulez être à la mode ? Lisez Le chouan des villes ! Ca fait tout de même un peu drôle de se retrouver à la pointe quand on se croyait (et, entre nous, qu’on aimait bien se croire) à la traîne !

A la pointe, oui. Vous en voulez une autre preuve ? A propos du velours, voici ce qu'on peut lire sous la plume de François-Jean Daehn dans le nouveau Monsieur (n°91) : « Du velours, on a souvent une image fausse : un pantalon marron à la forme incertaine. Pourtant le velours (...) est un chic type qu'on aurait tort de reléguer aux utilités campagnardes. C'est ce que se sont dit beaucoup de maisons (...) qui en ont toutes dans leurs collections (...) de couleurs vives. Superbe, le orange choisit (sic) par Arthur de Soultrait ». A comparer avec ce que j'écrivais le 26 février 2011« Le pantalon de velours n'a plus la cote. Sûr qu'il fait son grand âge associé à un pull informe et à des chaussures avachies !... Mais réveillez-le avec de belles couleurs : le rouge, le orange, le jaune... et vous le verrez rajeunir ! (...) Un excellent compagnon.»

Il ne faut pas croire tout ce que dit Wikipédia ; j’en ai encore eu une preuve l’autre jour alors que je cherchais des renseignements sur le comédien Henri Garat. Dans l’article qui lui est consacré, on peut lire : « Henri Garat a donné son nom à un type de cravate ample, large et bouffante qu’il avait l’usage de porter lui-même. » Sauf que ce type de cravate, on le doit à un autre Garat qui, chansonnier sous le Directoire, était célèbre pour ses extravagances vestimentaires !


pierre-jean-garat.jpgPierre-Jean Garat

     

Hier, en cliquant sur mes liens, j’ai appris la suppression de Faubourg-Saint-Honoré : « Nous sommes désolés, le blog à l’adresse faubourgsainthonoré.blogspot.com a été supprimé. » J’y allais encore quelquefois et je tombais systématiquement sur un post déjà ancien consacré à l’Atelier Catelan. Le ton de FSH pouvait parfois agacer – surtout dans les commentaires. Mais il convient de mentionner que ce blog a été un pionnier dans son domaine. J’avais contacté son créateur à mes débuts ; il ne m’avait pas directement répondu, mais il avait eu la gentillesse, alors que je ne lui demandais rien, de me citer parmi ses favoris. Hommage, donc, et remerciements renouvelés.

M’est d’avis qu’aucune publicité TV n’égale en ridicule celles pour les parfums des grandes marques. Faux chic, érotisme de pacotille, noms et slogans clichés, situations abracadabrantes, esthétique de bazar… La dernière campagne que je me rappelle avec bonheur fut celle où, pour Coco de Chanel, Jacques Helleu et Jean-Paul Goude eurent l’idée de métamorphoser Vanessa Paradis en petit oiseau … de paradis ! Pour le reste, du faux poétique et du vrai poétoc.


vanessa-paradis.jpg

 

Bravo à Stiff Collar de s’en être pris récemment à cette mode imbécile qui consiste à abaisser la taille des pantalons, notamment sur les chino. C’est inesthétique et c’est inconfortable – et voilà des années que ça dure ! La fashion victim actuelle remonte le bas de son pantalon, qu’elle roulotte, et en descend le haut… Comprenne qui peut ! Nos compagnes ont plus de chance, qui voient, cette année, la taille de leur pantalon remonter. A quand notre tour (de taille !) ?

Ma tendresse pour les vedettes oubliées du cinéma : Ivor Novello, Pierre-Richard Wilm, Jaque Catelain et tant d’autres… Il y aurait un livre à écrire sur le sujet (… échec commercial garanti !) C’était un temps où, pour faire carrière, il fallait être beau (notamment de profil) ou distingué. « Aujourd’hui, c’est plus pareil, tout change, tout change », comme le chantait Vian : il faut être mignon et faire peuple.


ivor-novello.jpgIvor Novello 

 

jaque-catelain.jpgJaque Catelain

   

pierre-richard-wilm.jpgPierre-Richard Wilm


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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 07:19

 jean-claude-bologne.gif

 

« Au lieu d’être coquets de vos cocoricos,
Vous rêvez d’être, ô coqs, de drôles de cocos…
… Et vous ne serez plus, vieux cocâtres qu’on casse,
Que des coqs rococo pour ce coq plus cocasse. »

                                              Edmond Rostand, Chantecler

 

400 pages écrites serrées. Une somme ! La table des matières dit l’ambition de l’entreprise, qui s’ouvre sur les « origines » de la coquetterie (l’Antiquité) et se referme sur la figure très contemporaine du métrosexuel. La bibliographie impressionne : pas moins de 150 ouvrages sont référencés ! La bibliographie personnelle de l’auteur parle pour lui : à son actif, de nombreux romans et essais dont des « histoires » des cafés et des cafetiers, du célibat et des célibataires, de la conquête amoureuse. Jean Claude Bologne a l’art de s’emparer de sujets originaux qu’il place dans des perspectives inédites. Un esprit curieux doublé d’un érudit.

Dans le présent ouvrage, Bologne part d’un paradoxe : pourquoi attribue-t-on de préférence la coquetterie aux femmes alors qu’étymologiquement elle renvoie au mâle de la basse-cour ? Pour baliser son parcours, il distingue trois sortes de coquetterie : la coquetterie de séduction, la coquetterie d’apparence et la coquetterie de comportement. Cette triple distinction est essentielle et l’auteur y revient de façon récurrente. Autre fil conducteur : le sens des mots. « Mon approche, explique Bologne, a d’abord été philologique. (…) J’ai suivi à la trace deux cent trente-huit mots utilisés en français, auxquels il faut ajouter quinze mots latins, dix-sept grecs, vingt-deux utilisés dans d’autres langues, surtout l’anglais. » Ce souci de l’exactitude sémantique est louable. Il nous oblige, au passage, à reconnaître nos lacunes et fait le sort qu’elles méritent à pas mal d’approximations et d’idées reçues. Vous saurez, par exemple, ce qu’il faut exactement entendre par mignon, petit-maître, petit marquis, talon rouge, dandy, fashionable... De subtiles et nécessaires distinctions sont introduites entre élégance et coquetterie, coquetterie et galanterie, etc.

S’il y avait quelques faiblesses à mentionner, ce serait l’absence d’index et le petit nombre d’illustrations (même si un texte dense et une iconographie légère sont toujours préférables à l’inverse !) Ma seule réserve notable est ailleurs : visant l’exhaustivité, le propos n’évite pas toujours la lourdeur. L’analyse l’emporte alors sur la synthèse, le détail sur la vision d’ensemble. Ce point constitue d’ailleurs moins un défaut en soi que le défaut d’une qualité.

Avec cet essai, Jean Claude Bologne a fait un remarquable travail de philologue et d’historien. Quand je vous aurai dit que son ouvrage est parsemé d’anecdotes pittoresques et significatives, j’espère vous avoir assez convaincu de vous procurer rapidement cet ouvrage de référence.

Jean Claude Bologne, Histoire de la coquetterie masculine, Perrin, 24 euros.

 

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 07:00

J'ai reçu il y a peu un étrange message signé "Le Chou en devil" (sic). Je vous le livre tel quel. A la fois aimable et rosse...

 

Il y a la beauté raffinée des minorités. De celle, élitiste, qui fait pousser des petits « hummm,  stupéfiant !» d'assentiment à quelques individus interlopes. C'est la beauté communautariste ; la royale snobinarde.


chou-en-devil-ano.jpg
Photo : DanielaKe

 

Et puis, il y a la beauté du peuple, prolétaire et démocratique ; celle qui plaît dans la viande, pas dans les pensées tourmentées.

 

chou-en-devil-bb.jpgPhoto : Sam Levin    

 

De nombreux travaux (ici par exemple) ont exhibé le fait suivant : la beauté réside dans la moyenne. En effet, prenez une population d’individus, moyennez l’ensemble de leurs faciès, et vous obtiendrez  alors un visage jugé « beau » de façon unanime. 


L'objet du blog tenu par le Chouan consiste à émettre un jugement à caractère esthétique sur les tenues vestimentaires. Dès lors, il en va de la mise comme de l'apparence physique : la beauté, à un instant précis, réside dans la moyenne. C'est pourquoi, à un niveau vestimentaire donné, il convient d'être le plus moyen possible. Voyez donc.

 

chou-en-devil-canal.jpg
 "
Costume croisé, cravate fine et flegme en bandoulière, Michel Denisot a le chic dans la peau", GQ, 2010 (élu "Homme le plus stylé de l'année") Photo : Maxime Bruno

 

Comme, paradoxalement, il est commun de vouloir se démarquer de ses pairs, soyez moyens avec une touche d'originalité ; une cravate étroite fera l’affaire. Et si, tenaces, vous ne voulez pas vous défaire des conseils du Chouan, optez pour un bandana ou des chaussettes colorées.


Quant à mon hôte, où se situe-t-il ? Est-il des élitistes snobs au jugement brouillé ? Je ne le pense pas. Je lui sais même gré d'adhérer à chacun de mes propos. Seulement, il défend la moyenne d'une autre époque : celle de l'ancien franc et des Simca.

Le chouan des villes est beau en 1940.
Le chou en devil est beau en 2011.

 
Faites votre choix.
 

 chou-en-devil-icone.jpg


                                                                                                     Le Chou en devil

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 08:47

Lu, dans le numéro 1238 de Voici (Hum... en vacances aussi, il peut nous arriver de fréquenter les salles d'attente des médecins), sous le titre William à l'aide : "Une prise de tête devant votre placard ? Le styliste et présentateur de Belle toute nue (M6) est là pour vous aider". Le William en question, c'est William Carnimolla dont ce portrait chapeaute l'article :


william-carmimolla.jpg(Photo Elsa Trillat)

 

En le voyant, on est content de savoir qu’il ne conseille que les dames.

Que signifie cette tenue vaguement teutonne ?

Aïe hipster !

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 07:42

J’ai entendu parler d’eux pour la première fois avant les vacances d'été : à la vitesse où va la mode, il y a une éternité ! Eux, ce sont les hipsters. Un ami lecteur m’avait conseillé l’achat du numéro de juin de Glamour qui leur consacrait un dossier. J’ai chargé ma femme de la commission. En guise de dossier, quatre pages largement illustrées mais – soyons honnête – plaisantes à parcourir. C’est signé : Augustin et G.de Margerie.

Pour vous convaincre de l’importance de « ce nouveau spécimen galopant de la galaxie des cool » dont « l’influence est exponentielle sur la société », j’ai rédigé la petite synthèse qui suit.

Le hipster n’existe que par le regard d’autrui. Il se montre, s’exhibe même. Attirer l’attention est la grande affaire de sa vie. Son rêve : « (…) qu’un streestyler immortalise sa toilette fabuleuse. » En couple, il conçoit l’autre comme un prolongement de lui-même : « Tenues raccords (…), ils sont un peu les Beckham de la branchitude. » Un autre rêve : qu’on vienne leur demander – à lui et à sa copine – « de poser pour The Kooples ».


les-hipsters-couple.jpg

Le hipster joue à fond le jeu de la société de consommation. « C’est un sur-consommateur », accro des marques. Les siennes ? American Apparel, Ray-ban, Vans, Kitsuné.

Le hipster se veut décalé. Audacieux, il reprend à son compte des symboles de la beaufitude : « Binocles de nerd, tatouages de routier sympa, chemise de bûcheron. (…) Son credo : une ringardise ultra-maîtrisée. Test ultime : si on se pose la question de savoir si un hipster est branché ou complètement plouc, c’est qu’il a réussi son coup et qu’on a affaire à un maître yogi de la hype. »

Le hipster parle un langage hyperbolique. « Il rajoute des préfixes à tous les mots (…). Victime d’une sorte d’hystérie verbale, il dramatise en permanence son quotidien : " Aujourd’hui, j’suis trop en bad mec, en mode jet-lag, quoi ! J’te raconte pas l’état second ambiance zombie like ! J’suis dead…" » Conséquemment, le hipster est jeune. Trop !


les-hipsters-bimbo.jpg

Le hipster se croit supérieur. Une de ses angoisses : « Etre ordinaire ». Il est « persuadé d’être un avant-gardiste chic, un artiste visionnaire, un rebelle en marge du modèle métro-boulot-Top chef (…). Il pense dominer les autres par son raffinement pointu. » « Il pense »...

Le hipster est sensible au jugement d’autrui. Il déteste par-dessus tout « qu’on le traite de « sale hipster » car il n’assume pas d’appartenir à un groupe quelconque ». Paradoxe que les points qui précèdent permettent d’éclaircir.


les-hipsters-roux.jpg

On me demande quelquefois ce qu’est un homme élégant. Difficile à dire… J’ai essayé une autre fois de répondre à la question en disant que l’homme élégant était une parisienne comme les autres !... Désormais, je sais que je  peux tenter cette autre réponse : un homme élégant est le contraire d’un hipster. Parfaitement. Inversez toutes les propositions en gras qui précèdent et vous verrez apparaître en négatif (si je puis dire… même si le mot me gène un peu ici !) l’image de l’homme élégant !

Le contraire, oui, mais pas l’anti-. Car figurez-vous que l’anti-hipsters existe et qu’il est, à sa manière, lui aussi un «phénomène » : « Le « hipster basting » (vannage) est le nouveau sport à la mode sur le web. Lancée par des geeks souvent aussi branchés que leur cible préférée, l’idée est de démontrer à quel point le monde des hipsters est vain. » Et ce monde, ce tout petit monde de se lancer des piques via « des blogs de mode pointus. »

Par où je m’aperçois que, définitivement, mon blog n’est ni de mode et ni pointu. Mais réac  - (aïe !) – et poli.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:25

C’est un fait : tout homme politique qui rêve de grimper aux plus hautes dignités est entouré de conseillers en communication chargés de fabriquer, de protéger, de sublimer son image pour l’aider à réaliser ses ambitions. Comment cela se fait-il ? Peu m'importe. Ce qui me trouble, c’est plutôt le crédit qu’on accorde à ces « pros ». Leur campagne d’autopromotion s’est conclue sur une victoire indubitable : admettons qu’ils ont fait, en cette circonstance au moins, la preuve de leur efficacité.

Pour le reste, dans leur domaine d'intervention, combien de défaites ou de semi-défaites ? Je demande seulement qu’on juge l’arbre à ses fruits – s’il en a donné. Et je pose cette question : n’a-t-on pas tendance à surestimer le pouvoir de l’image dans la communication politique ? L’arme du sourire n’a pas suffi à Jean Lecanuet pour terrasser le général de Gaulle en 1965 ; le séduisant Jacques Chirac a été vaincu par un Mitterrand vieillissant et malade en 1988 ; l’éclatante Ségolène Royal, améliorée pour l’occasion par la chirurgie esthétique, s’est tout de même inclinée, en 2007, face à un banal Nicolas Sarkozy.

Et, pour battre Nixon en 1960, le physique avantageux de Kennedy lui fut d’une aide moins efficace que sa fortune et ses accointances avec la mafia.

 

jacques-chirac-campagne-88.jpgAffiche campagne présidentielle 1988

 

On me rétorquera que les choses ne sont pas si simples ; que les conseillers en communication n’ont jamais promis un succès certain à leurs clients ; que leur rôle se borne à développer au maximum le « potentiel » de ceux-ci. Autrement dit, sans eux, ce serait pire. Le propos est habile car il est improuvable. Certes, ce que j’avance l’est tout autant – mais moi, n’ayant rien à vendre, je n’ai rien à prouver !

Outre l’image, la grande spécialité des conseillers en communication, c’est le slogan et la petite phrase, qui sont un peu aux mots historiques ce que, dans le domaine de l’élégance, Hugo Boss est à Cifonelli. Par exemple, « Vous n’avez pas le monopole du cœur » et « La force tranquille » auraient été, pour Giscard en 1974 et pour Mitterrand en 1981, les « Sésame ouvre-toi » de l’Elysée. L’ennui, c’est que ces formules n’ont été décrétées magiques qu’après que furent acquises les victoires de l’un et de l’autre. Mais, pour l’éternité, il sera dit qu’une expression banale et un oxymore éculé ont été des faiseurs de rois – ou plutôt de présidents. Les conseillers l’ont dit ; les médias l’ont répété, et le peuple, qui aime qu'on lui raconte des histoires, a fini par le croire.

Si les victoires des conseillers en communication sont invérifiables, leurs bourdes, elles, sont bien visibles. Les nombreux communicants de DSK n’avaient pas attendu la pitoyable odyssée new-yorkaise de leur champion pour se prendre plusieurs fois les pieds dans le tapis. Qu’on se souvienne du ridicule documentaire Un an avec DSK diffusé le 13 mars dernier sur Canal +, où, en son domicile américain de milliardaires, le couple Strauss-Kahn, transformé en Monsieur et Madame Tout Le Monde, se livrait, dans sa cuisine, à un numéro suicidaire de haute voltige démagogique; ou bien de la gestion calamiteuse des épisodes Panamera et Georges de Paris… A la manœuvre, pourtant, il y avait le gratin de la communication – c’est-à-dire, l’agence poétiquement baptisée Euro RSCG. Et ça continue. J’ai en tête les récentes photos publiées dans Paris-Match fin août qui montraient DSK et Anne Sinclair se promenant dans New York. Dans son tee-shirt et son bermuda trop grands pour lui, DSK avait l’air d’un Benjamin Button en balade avec maman :

 

DSK-anne-sinclair.jpgParis-Match, n° 3249

 

A propos, quelle image nous donnent d’eux-mêmes nos pontes de la communication politique ? D’un côté Jacques Séguéla ; de l’autre Thierry Saussez. L’un plus âgé que l’autre, et tentant l’impossible pour contrer les ravages du temps ; l’autre : une pub vivante de ce à quoi doit ressembler – j’imagine – une communication moderne réussie : avoir l’air très sûr de soi ; avoir le verbe clair et haut ; avoir le geste précis ; afficher un éternel sourire… communicatif. Tous les deux, bien sûr, bronzés douze mois sur douze.

 

jacques_seguela-deux.jpegJacques Séguéla

 

thierry-saussez.jpgThierry Saussez

 

Bienheureux Jaurès, Clemenceau, de Gaulle, nés avant que ne sévissent nos docteurs Folimage ! Imaginons le carnage : Jaurès sans sa barbe ; Clemenceau sans sa moustache ; de Gaulle le nez refait…

L’image. Encore et toujours l’image… Il serait temps, vraiment, que la conviction reprenne ses droits sur la séduction. L’électeur se sentirait mieux respecté. Mais, à en juger par l’exemple récent de François Hollande, qui s’est préparé à la prochaine présidentielle comme un comédien pour un rôle, on en est encore loin. Philippe Torreton a perdu, dit-on, 27 kilos pour incarner Alain Marécaux dans Présumé coupable; de même, pour entrer dans son costume de président, Hollande en aurait perdu 17…

Je me souviens de Lova Moor qui, en 1988, avait choisi Chirac parce que, disait-elle, « il (était) le plus beau ».

Eh bien ! je n’aime pas beaucoup que les hommes politiques confondent le cerveau des électeurs avec celui de Lova Moor !

« La véritable éloquence se moque de l’éloquence » disait Pascal. Et si la véritable communication se moquait de la communication ? 

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 07:11

Le journal suisse Le Temps a publié dans son supplément mode du 14 septembre 2011 un remarquable dossier consacré à "l'élégance à la française". L'auteur de ce dossier, Pierre Chambonnet, m'a très aimablement contacté pour répondre à quelques questions. Parce que tous mes lecteurs n'habitent pas la Suisse et ne sont pas abonnés au Temps, je me permets de reproduire ici ses questions et mes réponses.

 

- Qu'est-ce que l'élégance française masculine pour vous ? Comment la définiriez-vous en quelques mots ?

Définir l’élégance masculine en général est difficile. Alors, l’élégance masculine française… L’élégance, comme la beauté, se constate plus qu’elle ne s’analyse. Il existe un style anglais, un style italien, américain… mais il n’existe pas de style français. Partant de là, le Français soucieux d’élégance a le choix entre de multiples influences. Cette liberté peut se révéler embarrassante ! Son style sera forcément moins typique et typé que celui de son alter ego britannique ou transalpin. Mais, affranchi de la conformité à un modèle national, il sera sans doute plus personnel. L’invention prend le pas sur l’imitation.

 

- Qui est pour vous l’icône, la personne qui incarne le mieux cette élégance? Pourquoi ?

Philippe Noiret, pour la raison que je viens d’avancer. On l’a injustement réduit, à mon sens, à l’image du gentleman-farmer à la française. J’admets toutefois qu’il lui est arrivé de s’y complaire. Mais il valait beaucoup mieux ! Son style puisait à de nombreuses sources. Ses costumes venaient de Rome, mais son style n’était pas italien. Ses chemises venaient de chez Charvet, ses chaussures de chez Lobb… Il mélangeait, cherchait des accords personnels avec goût et fantaisie.


philippe-noiret-le-temps.jpg

 

- Quel(s) détail(s) vestimentaire(s) est (sont) caractéristique(s) de l'élégance française?

Le Français est très sensible à la qualité des matières et de la fabrication. Une belle coupe ne lui suffit pas. Il faut encore que le vêtement soit fait pour durer !

Quels détails ?... Je ne sais pas. L’élégance est une addition de détails ! Ce dont je suis certain, en revanche, c’est que, pour un Français, il ne saurait y avoir d’élégance sans sens de la mesure. Il fuira le « trop » ou l’effet déguisement.

 

- Est-ce une prédisposition à anticiper les modes ou au contraire quelque chose d'intemporel ?

Classique, l’élégance française tend bien sûr à l’intemporalité. Un Français est moins sensible qu’un Italien, je crois, aux mouvements de la mode. Il peut s’y intéresser, bien sûr, mais avec un regard distancié, amusé. Sa préoccupation est ailleurs. Elle réside dans l’approfondissement d’un style personnel.


- L'élégance française est-elle basée sur l'apparence vestimentaire uniquement ?

Non, cela va de soi. Notre XVIIe siècle a inventé un noble idéal, celui de l’honnête homme. L’honnête homme se devait d’être poli, courageux, cultivé, modeste. Il devait aussi savoir s’habiller. Selon cet idéal, donc, l’élégance était une manière de se comporter – de se montrer et d’agir. On ferait bien de s’en inspirer aujourd’hui. L’élégance peut aussi être une forme de résistance !

 

- Quels peuvent être les détails autres que vestimentaires qui caractérisent l'élégance française ?

Le savoir-vivre, la galanterie. Mais ce ne sont pas des détails ! La tradition française a placé la femme au centre de la vie mondaine. Ce particularisme culturel explique peut-être que nous ayons abandonné à la très masculine société anglaise et à la machiste société italienne notre ancienne suprématie en matière de mode masculine. En revanche, la mode féminine qui, à sa manière, glorifie la femme, reste notre spécialité !

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 00:00

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Cet été, j'ai vu Pater. Une sorte d'ovni cinématographique : un réalisateur, Alain Cavalier, et un acteur, Vincent Lindon, jouent au président et au premier ministre. Un jeu d'enfant(s) ! Une telle fraîcheur est touchante de la part d'un réalisateur de 80 ans. Le contraste entre son visage sérieux, éclairé par un regard profond, et la facétie à laquelle il se livre est réjouissant. Tout de même, le film n'est pas une totale réussite. De deux choses l'une : ou l'on tirait l'argument vers la gravité, ou l'on allait vers la farce. Dans le premier cas, des acteurs comme Arditti et Bruel, avec la lourdeur qu’on leur connaît, auraient très bien fait l'affaire : inutile de les pousser beaucoup pour qu’ils se prennent au jeu. Dans l'autre cas - qui, de loin, aurait eu ma préférence -, il aurait fallu des génies de l'improvisation, dans le genre des regrettés Poiret et Serrault. A mon sens, pour "emballer", Cavalier et Lindon manquent d'inspiration, de folie.

Vous n'attendez cependant pas de moi que je vous entretienne de cinéma. Comme je vous comprends ! Si j'évoque ce film aujourd'hui, c'est parce que le vêtement y joue un rôle. On y voit Cavalier parler de sa panoplie de président acquise pour seulement 800 euros (costume, chemise, chaussures) et se rappeler avec nostalgie un petit tailleur qui lui fabriquait des costumes sur mesure pour le prix de la confection. 800 euros : on n’est pas dans la vraisemblance naturaliste, mais il faut préciser que Cavalier campe un président qui ne veut pas faire riche. Un autre bon moment nous est offert par la visite du dressing de Vincent Lindon : une boutique à lui tout seul ! "Je garde tout !" dit Lindon, comme pour s'excuser. Je ne suis pas sûr que l'excuse soit convaincante, mais j'ai apprécié cette remarque fidèle à l'une des grandes lois du Darwenisme (1) : "Rien n'est jamais jeté" ! De même, le moment où il s'extasie sur les chaussures de son grand-père - "des souliers, pas des chaussures !" - à la "semelle monocoque" m'a comblé. Le choix d'une cravate par Cavalier, conseillé par Lindon, est l'occasion d'un échange cocasse. Cavalier opte finalement pour la cravate la moins jolie, qui ne quittera plus son cou jusqu'à la fin du film. Mais cette cravate a un secret : elle est griffée "Inès de la Fressange". Et Cavalier admire Inès, la plus belle femme, dit-il, qu'il a jamais rencontrée. "Cette cravate est douce comme la peau d'Inès", soupire Cavalier, tandis que ses grands yeux s'étoilent de points d'or.

J'aime bien Vincent Lindon. J'admire l'acteur, capable de convaincre dans des rôles très différents. Et j'aime bien ce que je devine de l'homme : son éternelle insatisfaction, sa fidélité et son ouverture, son esprit d'enfance et son indépendance. Dans le petit monde doré sur tranche du cinéma, où chacun pense comme son voisin, il fait figure d'exception - d'électron libre. Et puis je partage son goût des belles choses. Son style ? Des choses chères, fatiguées, chiffonnées, portées avec désinvolture. Le sens de l’understatement. Des détails à l’attention des happy few : les boutonnières sont ouvertes; le tissu gonfle entre les points irréguliers des revers; il fait une fronce, façon napolitaine, au sommet de l'emmanchure. On voit d'ailleurs que l'Italie l'inspire : dans une scène, il a enfilé un trois-quarts en peau lainée sur son costume; à un autre moment, il est pieds nus dans des chaussures de ville... Il sait aussi faire preuve de fantaisie : je me souviens de l'avoir vu arborer, dans l'émission En aparté de Pascale Clark, des chaussettes Paul Smith à rayures horizontales multicolores, au grand dam de son hôte manifestement peu au fait des arcanes de l'élégance masculine.

Oui, j'aime bien Vincent Lindon. Mais, dans Pater, il m'a déçu. Quand, dans une scène où il évoque confusément ses démêlés avec son propriétaire "versaillais" au sujet de travaux d'ascenseur, il se range du côté des petits, des pauvres, contre les riches et les puissants, j'ai envie de sourire. Je me serais attendu de sa part à plus de discernement. Pour avoir une chance de me convaincre, il n'aurait pas dû me montrer son dressing, son chrono, sa cuisine...

A la fin du film, sur le générique, on entend, en off, un dialogue entre les protagonistes. Cavalier dit à Lindon que, grâce à ce que celui-ci lui a appris sur le vêtement, il a pu briller auprès de « snobs ». Et Lindon de s’exclamer qu’il ne fallait pas que cela soit dans le film. Les comédiens, comme les hommes politiques, doivent faire avec leurs contradictions !...

... A propos, savez-vous où l'on peut se procurer des cravates "Inès de la Fressange" ? Histoire d’éprouver à mon tour l’émoi de Cavalier... 

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1. Du nom, bien sûr, du fondateur de la célèbre théorie, James Darwen.

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 06:42

 

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Jusqu'aux tribulations de DSK à New York, Benjamin Brafman était pour moi un parfait inconnu. Les chaînes d'info en continu nous ont rendu familiers sa silhouette trapue et son visage fermé. Déformation d'amateur, j'ai bien sûr remarqué le soin qu'il prêtait à sa mise. Un détail, surtout, a retenu mon attention : cette épingle fixée entre les tombants de son col de chemise, à la façon d'un Fred Astaire. Pas banal de nos jours - pas plus aux Etats-Unis qu'ici.

Un article du Monde signé Marion Van Renterghem (édition du 5-6 juin) m'en a un peu plus appris sur les goûts vestimentaires de Brafman : "Il aime mélanger les cravates "flashy" de chez Talbott et les costumes classiques de Paul Stuart ou de Ralph Lauren". Et cette anecdote, impossible à transposer en France avec un avocat comme héros : "Les lecteurs du New York Times ont même eu la surprise, il y a quelques années, de découvrir parmi d'autres clients sa photo sur une publicité de Paul Stuart, son tailleur préféré de Madison Avenue : Benjamin Brafman en mannequin vedette, sur un quart de page."

Avoir de bons fournisseurs ne suffit pas à rendre quelqu'un élégant : le "cas" Brafman m'offre l'occasion de le répéter. Sa petite taille (1,68 m) est moins en cause que son absence de cou, la grosseur de sa tête et la longueur de son buste. Et puis, certains choix sont peu judicieux, qui feraient presque douter de la qualité des fournisseurs en question ; je songe à la longueur exagérée des manches de veste et à la hauteur des cols de chemise qui, sur un cou très court, produit inévitablement un effet minerve.

Le costume ne sied pas à toutes les complexions. Je me rappelle m’être déjà fait la remarque en voyant Lino Ventura. Il avait beau être habillé par Cifonelli et appliquer les usages du bien-vêtir, ce n’était pas, à proprement parler, un homme élégant. Sur lui, la cravate ressemblait à une erreur. Difficile – même pour un grand acteur – de jouer les bourgeois avec un physique de déménageur.


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Prenez Amicalement vôtre. Imagine-t-on Dany Wilde dans les costumes de Brett Sinclair ?


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Il faut faire avec ce que la nature nous a donné. Un pitbull (auquel Brafman me fait penser) n’aura jamais l’allure d’un lévrier ! Il vous est sûrement arrivé, comme à moi, de renoncer à acheter un vêtement qui vous faisait envie en vitrine parce que, une fois sur vous, vous avez constaté que, tout simplement, il n’était pas fait pour vous.

De même, certaines modes vont mieux aux uns qu'aux autres. Le costume des années 60 allait mal au chanteur Claude François. Le mauvais goût des années 70 semblait, en revanche, avoir été fait pour lui !


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Très bien, me direz-vous, mais Brafman est un avocat et, pour un avocat, le port du costume est une obligation.

Vous avez raison. La combinaison de garagiste lui irait sûrement beaucoup mieux, mais je doute qu’une reconversion de ce genre le tente. Tant pis pour les esthètes. Et pour Nafissatou Diallo.

Benjamin Brafman, un avocat élégant ? La cause n'est pas gagnée.

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